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L'article provient de TVA Nouvelles

Gestion des mauvaises odeurs: l’industrie porcine demande au gouvernement de renouveler son programme d’aide

Photo DIDIER DEBUSSCHÈRE
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Photo portrait de Vincent Desbiens

Vincent Desbiens

2025-04-14T19:22:25Z
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Les nouvelles installations de l’usine Sanimax de Lévis joueront un rôle majeur dans le contrôle des mauvaises odeurs des carcasses de porcs, mais ne feront «pas de miracles». Les acteurs du milieu persistent et signent: le gouvernement doit continuer d’aider financièrement les producteurs à limiter les émanations nauséabondes. 

«On fait partie de la chaîne alimentaire et, en tant que dernier maillon, on considère avoir fait le travail pour régler la problématique des plaintes pour mauvaises odeurs», affirme le président-directeur général de Sanimax, Martial Hamel, en marge de l’inauguration d’un garage de 10M$ doté d’un biofiltre conçu pour limiter au maximum les mauvaises odeurs des carcasses de porcs.

Photo VINCENT DESBIENS
Photo VINCENT DESBIENS

«Chaque maillon a sa responsabilité et on encourage le gouvernement à continuer d’aider à la mise en place de cabanons réfrigérés aux fermes. Ça aide grandement à la conservation du produit.»

En juillet 2022, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) a lancé un projet pilote de 2,5M$ qui devait, entre autres, servir à l’installation d’espaces réfrigérés pour les carcasses en attendant le passage des équarrisseurs. Celui-ci n’a malheureusement pas connu la popularité escomptée.

Faible demande

Sur les quelque 1400 producteurs de la province, seuls 24 se sont dotés d’un système de réfrigération du bétail décédé avec l’aide financière du MAPAQ, alors que le programme se termine en novembre 2025.

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Environ 1,75 des 2,5M$ disponibles a été utilisé, signe que les investissements n’ont pas connu l’ampleur attendue, selon Les Éleveurs de porcs du Québec.

«On ne s’attendait pas à ce que tout le monde embarque, mais on pensait quand même qu’il y aurait plus de demande, avoue le directeur des relations publiques des Éleveurs de porcs du Québec, Tristan Deslauriers. On pense sincèrement que, si ce n’était pas de la pandémie et du contexte économique, il y aurait eu beaucoup plus d’intérêt. C’est pour ça qu’on demande nous aussi au gouvernement de renouveler son financement.»

Photo fournie par Sanimax
Photo fournie par Sanimax

Pour sa part, le ministère laisse planer le doute quant à savoir s’il accédera à la demande de l’industrie porcine, soulignant par écrit que «les conclusions du projet pilote permettront de formuler des recommandations» sur la stratégie à adopter dans les prochaines années.

Autres priorités

Selon M. Deslauriers, c’est le prix du porc québécois, le plus bas en Amérique du Nord, qui contraint les éleveurs à prioriser des investissements qui auront un impact sur la rentabilité à court terme.

«C’est difficile de réfléchir à long terme quand ton entreprise est menacée. On rentre en négociation pour les prochaines années et on espère obtenir une meilleure entente», fait-il valoir, ajoutant que les tarifs de 25% imposés par la Chine sur les importations de porc canadien en mars auront un impact majeur sur les négociations.

«C’est important que les équarrisseurs respectent leur horaire de collecte aussi, conclut le directeur des relations publiques des Éleveurs de porcs du Québec. C’est le même principe que la Ville qui vient vider nos poubelles: si je mets mon bac sur le bord du chemin et que les éboueurs ne passent pas comme prévu, il risque d’y avoir plus de mauvaises odeurs.»

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