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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Gestion des contrats informatiques: «Je ne suis pas satisfait», affirme le successeur d’Éric Caire

Il critique les retards et les dépassements de coûts de plusieurs contrats informatiques

Capture d'écran d'archives, Assemblée nationale
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Photo portrait de Nicolas Lachance

Nicolas Lachance

2025-05-08T19:58:40Z
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Le ministre qui a pris la relève d’Éric Caire est insatisfait de la gestion des projets informatiques du gouvernement. Trois mois après son entrée en poste, il critique ouvertement les retards dans la livraison de plusieurs contrats et leurs dépassements de coûts qui pourraient mener à un autre SAAQclic.

«Non, je ne suis pas satisfait, les projets ne se livrent pas à temps et il peut y avoir des dépassements de coûts», a déclaré le nouveau ministre de la Cybersécurité et du Numérique, Gilles Bélanger, lors de l’étude des crédits budgétaires.

Le ministre indique qu’il y a pour environ 9 milliards $ de projets potentiels de transformation numérique et pour 2,5 milliards $ de projets qui sont en exécration.

Il a obtenu du premier ministre le mandat de livrer les projets dans les temps et les budgets et a l’intention de rapidement relever la barre dans la gouvernance des projets informatiques.

«Je vais prendre les moyens, et ça part de l’élaboration des contrats avec les fournisseurs. Si les contrats sont un bar ouvert, c’est certain qu’il va y avoir un dépassement», a-t-il admis, alors que la libérale Michelle Setlakwe lui demandait si l’ex-ministre Éric Caire lui avait laissé une maison bien ordonnée.

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Pas assez de pouvoir

Selon lui, les pouvoirs du ministère «sont extrêmement limités» pour le moment. Par exemple, si un projet dérape, qu’il y a des dépassements de coûts et que les échéanciers ne sont pas respectés, le ministre du Numérique n’a aucun pouvoir d’y mettre fin.

Pour le moment, le ministre peut seulement faire «un suivi de communication», lorsqu’il y a des problèmes.

«Est-ce qu’il y a un pouvoir de sanction? Est-ce qu’il y a un pouvoir pour interrompre un projet en particulier? La réponse est non», a-t-il souligné.

Pourtant, le ministère a été créé en 2022 et devait instaurer la cohésion des projets informatiques partout au gouvernement, tout en soutenant l'innovation et la transformation numérique.

D’ailleurs, le ministère de la Cybersécurité et du Numérique «n’a pas les outils adéquats» pour s’assurer qu’il ne puisse pas y avoir «un autre SAAQclic», a-t-il affirmé.

Le ministre «n’élimine pas la possibilité» de s’octroyer plus de pouvoir. «Il y aura probablement d’autres outils qui vont permettre une meilleure gestion», croit-il.

Évaluations et inquiétudes

Gilles Bélanger a également mentionné qu’il «analyse» et «questionne» les 209 projets informatiques qui sont actifs en ce moment pour une valeur de 2,5 milliards $.

Il admet avoir des «inquiétudes» pour certains d’entre eux, citant notamment le Dossier santé numérique.

Les contrats d'une valeur de 1,5 G$ sur 15 ans pour ce mégaprojet ont été donnés à deux entreprises américaines, Epic Systems et Accenture.

L’hébergement des données et les apparences de conflits d’intérêts inquiètent le nouveau ministre.

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