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L'article provient de TVA Sports
Sports

Gestes racistes: des hockeyeurs noirs de niveau M15 persécutés

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Agence QMI

2023-10-27T16:23:43Z
2023-10-27T21:54:47Z
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Des hockeyeurs noirs de la région de Gatineau ont été victimes de gestes racistes, violents et révoltants pendant la saison 2021-2022.

C’est ce que révèle un rapport indépendant commandé par Hockey Québec, dont le quotidien Le Droit a obtenu copie. 

L’Agence QMI a demandé à la fédération d’accéder au document de 33 pages rédigé par l’avocat Jules Bernier en décembre 2022, mais une porte-parole de Hockey Québec a refusé, spécifiant qu’il s’agissait d’un «rapport confidentiel». Une demande d’entrevue avec le président Jocelyn Thibault est aussi restée lettre morte.

Le document rapporte notamment un geste de violence à l’endroit d’un joueur des Intrépides de l’Outaouais M15 AAA. Le jeune homme noir aurait été jeté au sol et l’un de ses coéquipiers aurait appuyé son genou sur son cou pour l’empêcher de respirer. Il aurait été forcé de prononcer la phrase suivante: I can’t breathe [NDLR. Je ne peux pas respirer], pour être libéré.

Ce geste fait référence à la mort de l’Américain George Floyd en mai 2020. Ce dernier est décédé après avoir été asphyxié par un policier au Minnesota. Le tragique incident a été filmé et M. Floyd est devenu un symbole du mouvement «Black Lives Matter».

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Le rapport se penche sur cette sordide histoire et sur plusieurs autres cas d’événements racistes survenus pendant la campagne 2021-2022. Six joueurs auraient persécuté deux athlètes de l’équipe à de nombreuses reprises. L’utilisation du mot en «n», des bruits de singes et des références à l’esclavagisme auraient été monnaie courante dans le vestiaire de l’équipe chapeautée par l’organisme à but non lucratif Midget AAA Gatineau inc.

Un manque d’équité

Les deux victimes ont quitté l’équipe et le programme sport-études, tandis que leurs six bourreaux allégués ont été suspendus temporairement.

Dans son rapport, Me Bernier aborde un «manque d’équité» entre les sanctions imposées aux présumés auteurs des gestes racistes et les conséquences subies par leurs victimes.

L’École polyvalente Nicolas-Gatineau, où étudiaient les victimes, a également été montrée du doigt.

Me Bernier a écrit que l’institution «a fait très peu de suivi individuel auprès des adolescents pour savoir comment ils vivaient toute cette situation dans leur milieu scolaire» et qu’«aucun suivi n’a été fait auprès des victimes pour s’assurer, à tout le moins, que la nouvelle école soit informée des événements».

Trois adultes visés par des plaintes

Le Comité de protection de l’intégrité (CPI) s’est également penché sur cette affaire, après que Hockey Québec ait déposé des plaintes. Celles-ci visaient Alain Sanscartier (directeur des opérations et vice-président de Midget AAA Gatineau inc.), Stéphane Bertrand (entraîneur-chef des Intrépides M15 AAA) et André Cayer (directeur technique du programme sport-études).

Toujours selon de la documentation obtenue par Le Droit, le CPI a conclu que les trois individus visés par les plaintes n’étaient pas au courant des comportements des six hockeyeurs concernés avant que leurs gestes soient dénoncés.

Les plaintes contre MM. Sanscartier et Bertrand ont toutefois été «partiellement» accueillies par le CPI. Le premier s’est fait reprocher d’être «responsable de la confusion» qui a suivi la suspension «d’arrêt d’agir» imposée aux six auteurs présumés des gestes et propos racistes. Le second a pour sa part été «négligent» aux yeux du CPI.

Les deux hommes doivent désormais suivre à leurs frais des ateliers de formation individuelle offerts par l’organisme Sport’Aide.

La ministre réagit 

Dans la journée de vendredi, la ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air, Isabelle Charest, a réagi à cette affaire sur son compte X (anciennement Twitter). 

«Complètement inacceptable, a écrit la députée caquiste de Brome-Missisquoi. Profondément choquée par ce que j'ai pu lire. De tels gestes ne doivent pas être tolérés dans un vestiaire de hockey ni nulle part ailleurs. On travaille d'arrache-pied pour offrir à nos athlètes un milieu sain et sécuritaire.»

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