«Geste d’intimidation inacceptable»: des agents de la paix manifestent dans le bureau de la députée de Rimouski
Vanessa Limoges
Les agents de la paix en services correctionnels de la prison de Rimouski ont manifesté à l'intérieur du bureau de comté de la députée Maïté Blanchette Vézina, jeudi matin, à Rimouski. Un moyen de pression qui a vite été dénoncé par la députée-ministre, le qualifiant d'acte d'intimidation.
«Je dénonce l'intimidation envers les employés des bureaux de comté qui sont les employés qui servent les citoyens du Québec, a indiqué Maïté Blanchette-Vézina à l'Assemblée nationale, avant la période de questions jeudi matin. [...] Tout le monde est sous le choc en ce moment, ça n'aide personne de faire ce genre de manifestation là.»

En marge d'un rassemblement qui se tenait à l'extérieur, rassemblant une vingtaine d'agents correctionnels de la prison de Rimouski, deux agents correctionnels, habillés en civil, auraient fait irruption à l’intérieur de son bureau pour remettre une lettre à la ministre.
Selon Maïté Blanchette Vézina, ces agents auraient ensuite appelé tous les manifestants à entrer.
C'est à ce moment que des confettis ont été lancés dans le bureau de comté.
Des manifestants sont entrés dans mon bureau de comté ce matin. C’est un geste d’intimidation INACCEPTABLE envers les employés qui y travaillent. Le droit de manifester s’arrête là où commence l’intimidation. On ne tolérera jamais ce genre de comportement. pic.twitter.com/9xzozCpz9H
— Maité Blanchette Vézina (@MaiteVezina) May 8, 2025
Les agents seraient restés à l'intérieur une dizaine de minutes. Certains d’entre eux auraient intimidé et crié après des employés.
«Entrer par un subterfuge dans un bureau de comté pour intimider des employés c'est inacceptable», a ajouté la ministre Blanchette Vézina, précisant que les députés ne sont jamais dans leurs bureaux de comté le jeudi puisqu'ils siègent à l'Assemblée nationale.

Des négociations «qui trainent de la patte»
Les agents de la paix en services correctionnels du Québec sont sans convention collective depuis le 31 mars 2023, c’est pourquoi ils souhaitaient se faire entendre jeudi matin.
«Ce matin on a fait une action de type commando [...] parce que nos négociations n'avancent pas assez à notre goût», a précisé Louis Carrier, agent correctionnel à la prison de Rimouski et représentant syndical local.

Les agents correctionnels aimeraient notamment obtenir un statut particulier, puisqu'ils sont confrontés quotidiennement à des individus agressifs et violents.
«On est connu comme étant des fonctionnaires dans la fonction publique comme n'importe quel fonctionnaire, mais la réalité ce n'est pas ça, a expliqué M. Carrier. On est un service offert 24/7 et on a affaire à des individus qui sont loin d'être monsieur, madame, tout le monde.»
Selon le représentant syndical, d'autres actions comme celles-ci sont prévues ailleurs en province jeudi.