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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Gérald Nicolas déclaré coupable par un jury des trois chefs d’accusation liés au terrorisme qui pesaient contre lui

Au terme de trois semaines de procès et d’une courte délibération, le jury a déclaré coupable le Lévisien pour qui la Couronne entend demander une longue peine de pénitencier

Capture d’écran d’archives d’un élément déposé en preuve
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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2025-03-12T22:39:08Z
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Gérald Nicolas a été reconnu coupable mercredi des chefs d’accusation liés au terrorisme qui pesaient contre lui. La Couronne a d’ores et déjà annoncé son intention de réclamer une peine de huit ans d’incarcération contre le Lévisien, qui a voulu fomenter des actes violents contre le régime de son pays d’origine, Haïti.

• À lire aussi: Rare dossier de terrorisme à Québec: l’accusé aurait voulu renverser le régime haïtien

• À lire aussi: Procès pour terrorisme en Haïti: le Lévisien Gérald Nicolas appelait aux armes sur le web

Après un procès de trois semaines, le jury n’a mis que quelques heures pour rendre sa décision.

Le Lévisien d’origine haïtienne n’est donc pas parvenu à convaincre les 12 citoyens qui avaient son sort entre leurs mains que ses intentions pour son pays d’origine étaient non violentes.

Photo PIERRE-PAUL BIRON
Photo PIERRE-PAUL BIRON

L’homme de 53 ans faisait face à trois chefs d’accusation: d’avoir sciemment facilité une activité terroriste, d’avoir fourni des biens sachant qu’ils serviraient à du terrorisme ainsi que d’avoir quitté le Canada dans le but de faciliter un acte terroriste. Le jury l’a déclaré coupable des trois infractions peu avant 18h, mercredi.

Longue peine demandée

Le ministère public a demandé au juge Louis Dionne d’ordonner l’incarcération immédiate de Nicolas, qui était en liberté durant les procédures. Puisque le verdict est tombé somme toute rapidement, les parties se sont entendues pour laisser jusqu’à jeudi matin au délinquant pour se livrer aux autorités carcérales si le juge Louis Dionne choississait d'entériner la requête.

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Et le magistrat a bien prévenu Gérald Nicolas qu’il n’était pas dans son intérêt de tenter de se défiler. Visiblement, les acteurs judiciaires de Québec ont encore fraîche en mémoire la fuite vers l’Afrique du révérend Paul Mukendi après sa condamnation pour agression sexuelle.

Droit et fier, comme il l’a été tout au long du procès, l’accusé a assuré au juge qu’il ferait face à ses responsabilités.

«Je n’ai jamais laissé tomber, je ne le ferai pas aujourd’hui», a-t-il promis.

Le procureur au dossier a également annoncé ses couleurs sur la sentence qui sera réclamée contre l’homme.

«Nous allons demander des peines de cinq ans sur le chef 1 et de cinq ans sur le chef 2. Et le Code criminel prévoit que ces peines doivent être consécutives. Au final, dans le principe de totalité de la peine, nous allons demander que ce soit une peine de huit ans», a expliqué Me Philippe Legault une fois la poussière du verdict retombée. À noter qu’un arrêt conditionnel a été prononcé sur le dernier chef.

Photo PIERRE-PAUL BIRON
Photo PIERRE-PAUL BIRON

Révolution

L’enquête menée par la GRC a démontré que Gérald Nicolas s’était rendu en Haïti et en République dominicaine en avril 2021. Il y a rencontré des gens, fourni de l’argent et de l’équipement dans le but de monter un groupe pour «faire la révolution».

Plusieurs messages textes saisis par les autorités démontrent des démarches pour trouver des armes et recruter des hommes prêts à se joindre aux visées révolutionnaires de Gérald Nicolas. Ce dernier appelait également aux armes dans plusieurs publications sur les réseaux sociaux.

Photo PIERRE-PAUL BIRON
Photo PIERRE-PAUL BIRON

Les avocats du Lévisien, Me Thiago Murias et Me Emmanuelle Rheault, plaidaient en défense que les propos de Gérald Nicolas sont allés loin, mais que jamais ses mots ne se sont accompagnés de gestes concrets. Sur le terrain, les actions de l’homme traduisaient plutôt selon eux un plan «de dignité et d’espoir» pour aider Haïti.

• À lire aussi: Pas du terrorisme, de la dignité, plaide la défense

Gérald Nicolas a un antécédent judiciaire, il a été condamné en avril 2023 à des travaux communautaires pour avoir partagé des images intimes d’une ex-compagne.

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