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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Procès pour terrorisme en Haïti: le Lévisien Gérald Nicolas appelait aux armes sur le web

Se présentant comme «Chef de la révolution», il faisait l’apologie d’une révolte «armée, sanglante, radicale et sans pitié»

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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2025-02-19T21:58:24Z
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S’il affirmait devant la GRC en interrogatoire n’avoir jamais voulu user de violence dans ses visées politiques en Haïti, Gérald Nicolas tenait un discours tout autre en ligne, où il appelait littéralement à une révolte «armée, sanglante, radicale et sans pitié».

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Si devant la policière de la GRC qui a mené son interrogatoire, présenté au jury lundi et mardi, l’homme de 53 ans abordait ses convictions politiques en assurant ne jamais avoir eu d’intentions violentes, force est d’admettre que ses propos sur le web sont sans équivoque.

Sur sa page Facebook, Diaspora en croisade, l’accusé appelait à une révolte armée et s’y décrivait même comme «Chef de la révolution».

«La seule solution commune au problème commun de l’Haïtien noir et pauvre, c’est la révolution armée avec Gérald Nicolas», écrit-il le 18 mai 2020.

«Aux armes, aux armes»

Dans ses communications en ligne, le Lévisien d’origine haïtienne revient souvent sur la question des armes.

Aux interrogations à ce sujet devant les policiers, Gérald Nicolas affirmait que la seule utilité qu’aurait pu avoir une arme à feu aurait été d’assurer sa protection personnelle dans «un pays dangereux».

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Photo d’un élément déposé en preuve
Photo d’un élément déposé en preuve

Mais sur Facebook, ce sont de véritables appels à prendre les armes que lançait Gérald Nicolas, qui fait face à trois chefs d’accusation en lien avec la facilitation d’activités terroristes.

«Révolutionnaires haïtiens du monde entier, unissons-nous pour en finir... aux armes, aux armes», peut-on lire dans une publication du 19 septembre 2020.

Puis, sous un autre message de la page Diaspora en croisade, en réponse au commentaire d’un utilisateur, Nicolas aborde ce qui semble être la question du recrutement. «Je cherche 50 hommes courageux comme vous pour libérer ce pays.»

«Cette page est un appel à la sédition, à la rébellion, à la révolution contre les ennemis du peuple haïtien», écrit-il à un autre moment, bien loin de ce qu’il qualifiait devant les policiers de «groupe de réflexion» constitué d’intellectuels.

Mouvements d’argent

En plus de ces publications révolutionnaires qui semblent cibler pour la plupart les dirigeants à la tête de son pays d’origine et les «Arabes d’Haïti», les procureurs de la Couronne fédérale ont présenté mercredi des états de comptes appartenant à Gérald Nicolas.

On y a appris que l’homme a fait plusieurs transactions, notamment en République dominicaine, dans les dates où les autorités lui reprochent d’avoir participé à une activité terroriste. En interrogatoire policier, il a reconnu s’être rendu sur place pour l’élaboration de son groupe, qui aurait ultimement pris son argent. Il décrivait la situation comme une «arnaque à la révolution.»

Rappelons que le ministère public accuse l’homme de 53 ans d’avoir fourni du matériel, notamment des tentes et une génératrice, ainsi que des fonds qui auraient servi à faciliter des visées terroristes contre le régime haïtien de Jovenel Moïse.

Son procès, qui en sera à son quatrième jour jeudi, est prévu pour une durée de trois semaines. L’accusé est représenté par Mes Tiago Murias et Emmanuelle Rheault. Les procureurs de la Couronne fédérale au dossier sont Mes Philippe Legault et Henri Bernatchez.

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