Autre bataille à prévoir entre Max Verstappen et George Russell à Montréal

Le premier virage du Grand Prix du Canada promet d’être spectaculaire entre George Russell et Max Verstappen, dimanche après-midi. Dans une fin de séance de qualification haute en couleur, le pilote de Mercedes a ravi la position de tête à son grand rival de Red Bull, samedi.

Les milliers d’amateurs de course réunis autour du circuit Gilles-Villeneuve par une splendide journée ensoleillée de juin ne devaient pas cligner des yeux à la toute fin du dernier segment des qualifs, car les meilleurs pilotes ont chamboulé le classement à toute allure.

En croisant le fil d’arrivée avec un rythme d’enfer au dernier instant, Russell a devancé de 0,16 seconde celui avec qui il a maille à partir si souvent depuis des lunes.

« Honnêtement, ce dernier tour a probablement été l'un des plus exaltants de ma vie, a-t-il soufflé. J’avais la différence de temps au volant et je voyais à chaque virage que j'allais un dixième plus vite et encore un dixième plus vite. J'ai abordé le dernier virage avec six dixièmes d'avance et je me suis dit : « Ce tour est incroyable ».

«J’étais tellement content en franchissant la ligne», a-t-il ajouté.

Retour vers le futur

Il ne faut pas remonter à bien loin pour trouver leurs dernières flammèches. Elles datent d’il y a deux semaines en fin de course à Barcelone. Fâché par la directive de son équipe de rendre la position à Russell, «Mad Max» l’avait aussitôt percuté à l’entrée d’un virage. Il avait écopé de 10 secondes de pénalité, dégringolé du 5e au 10e rang et hérité de trois points «d’inaptitude» à sa super licence de la FIA.

Affirmant depuis le début de la semaine à Montréal qu’il ne changera pas son style pour autant alors qu’il ne peut se permettre de recevoir un point d’inaptitude additionnel sans quoi il sera suspendu, ça promet pour le premier virage et le premier tour, dimanche.

En entrevue avec Jacques Villeneuve à sa sortie du cockpit après avoir décroché sa pole position, Russell a lancé le premier jab en rappelant que peu importe ce qui se déroule au moment de l’extinction des lumières rouges, il «a plus de points que lui sur ma licence».

Une dizaine de minutes plus tard en conférence de presse de la FIA, Verstappen a démontré son écoeurantite aïgue envers les questions concernant ses points. Se disant très frustré, il a roulé les yeux. «C'est une perte de temps. On en parle depuis des jours. C'est enfantin. C'est pourquoi je ne veux pas trop parler. C'est ennuyant ce monde dans lequel nous vivons.»

Cette spectaculaire fin de séance de qualification a rappelé celle de l’an dernier quand les deux pilotes avaient signé des chronos identiques, une première en 27 ans, pour occuper la première ligne sur la grille de départ.

Verstappen avait finalement gagné une troisième course de suite à Montréal en rejoignant un groupe très sélect à avoir réussi l’exploit : Lewis Hamilton et Michael Schumacher. Russell avait terminé sur la plus petite marche du podium.

Record en vue

En répétant ce scénario dimanche, le quadruple champion du monde qui a expliqué bien se sentir derrière son volant pourrait devenir l’unique pilote à monter quatre années de suite sur la plus haute marche du podium.

«Je sens depuis Barcelone que les configurations de la voiture sont bonnes. Il suffit de trouver les derniers petits ajustements, a-t-il indiqué. C’est bien, car plutôt que de tenter de chercher plus creux en essayant de comprendre des problèmes, on se concentre sur les petites choses pour gagner.»

Installé au troisième rang de la course au Championnat des pilotes à 49 points du meneur Oscar Piastri qui s’élancera en troisième position pour le Grand Prix, Verstappen ne regarde pas le portrait global de la saison. Avec 15 épreuves encore à disputer, tout reste possible pour défendre sa couronne.

Apprendre de ses expériences

Russell, lui, partira en tête pour la sixième fois de sa carrière et la deuxième de la présente saison. Il n’a réussi à remporter la course qu’une seule fois. C’était à Las Vegas l’an dernier.

Qu’a-t-il appris de son expérience montréalaise en 2024 ?

Que tout peut arriver.

«Il ne faut pas oublier la météo», a-t-il d’abord brandi.

Mais sur Montréal, dimanche, les prévisions météo montrent du gros soleil et aucune goutte de pluie. Le Britannique de 27 ans devra donc trouver une autre solution.

«Il y a aussi beaucoup d’actions sur la piste. Il faudra aussi voir avec la stratégie et les arrêts aux puits. À un moment, on roulera avec les gommes dures. Il s’agira de savoir combien de temps elles tiendront le coup.

«C’est la balle courbe dans cette course», a-t-il ajouté.

Derrière lui pourrait aussi se trouver la balle rapide! Car Piastri a trouvé le moyen de mieux régler sa McLaren. Le meneur mondial qui participera à un troisième Grand Prix du Canada compte déjà cinq victoires cette saison.

Kimi Antonelli (Mercedes) s’élancera de la deuxième ligne, devant Lewis Hamilton (Ferrari) et Fernando Alonso (Aston Martin). Lando Norris n’a pu faire mieux que le 7e temps puisqu’il éprouve des ennuis d’adhérence.

En rafales

Lance Stroll a une fois de plus pris la porte de sortie en Q1, la sixième cette saison.

Pour un dépassement illégal sous un drapeau rouge durant la troisième séance d’essais libres en début d’après-midi, Yuki Tsunoda a reçu une pénalité de 10 places sur la grille. Il avait bouclé le 11e chrono. Il s’élancera donc de la dernière place.

La recrue de Racing Bulls, Isack Hadjar, a reçu une pénalité de trois places alors qu’il s’est placé dans le chemin de Carlos Sainz (Williams) en fin de Q1 en plus de nuire à Charles Leclerc (Ferrari) en Q3. Il avait réalisé le 9e chrono. Il partira de la 12e position.