Gentilly: pas question de rouvrir la centrale telle qu’elle était, précise Legault
Gabriel Côté
La centrale Gentilly ne sera assurément pas ressuscitée telle qu’elle était, a précisé François Legault, en soulignant le potentiel du site pour une éventuelle et différente exploitation nucléaire.
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«Il n’y a rien de décidé concernant le nucléaire, puis je veux peut-être apporter une précision concernant Gentilly: il n’est pas question de rouvrir une centrale, comme il avait déjà été prévu [avant la fermeture de la centrale en 2012]», a affirmé le premier ministre en conférence de presse au parlement, mercredi.
M. Legault a ensuite souligné que le site pourrait être «intéressant» pour d’autres utilisations.
La semaine dernière, Le Journal a révélé que le nouveau PDG d’Hydro-Québec, Michael Sabia, a commandé une étude sur la possibilité de relancer la centrale nucléaire Gentilly-2, inactive depuis 2012.
La société d’État a ensuite précisé que cette démarche s’inscrivait dans une réflexion générale sur les options pour augmenter la production d’électricité alors que les besoins seront de plus en plus importants dans les prochaines années. «L’idée est de faire un état des lieux des actifs de la centrale, il n’y a aucun projet en cours».
«Ce qu’on a demandé à Hydro-Québec, c’est de regarder tous les scénarios. On sait qu’actuellement il y a beaucoup de besoins, d’abord pour décarboner à 100% le Québec, et deuxièmement, pour être capable de faire des projets qui créent des emplois bien payés», a expliqué François Legault.
Le premier ministre a également rappelé le contexte des négociations avec Terre-Neuve pour le renouvellement de l’entente de Churchill Falls et pour le développement d’un éventuel projet hydroélectrique à Gull Island.
«Donc, évidemment, il y a de l’incertitude. Moi, je ne contrôle pas le dossier Terre-Neuve», a-t-il dit.
Rappelons qu’en raison d’une entente signée en 1969 et qui arrive à échéance en 2041, le Québec achète au rabais l’hydroélectricité provenant de Churchill Falls. Il paie 0,25 cent du kilowattheure sans aucune possibilité d’indexation.
La renégociation de cet accord est d’une importance considérable pour les deux provinces. De son côté, Terre-Neuve espère obtenir beaucoup plus pour l’électricité de Churchill Falls, alors que le Québec cherche le moyen d’augmenter de 50% sa production d’électricité pour atteindre son objectif de carboneutralité, en 2050.