Gentilly 2: bientôt 10 ans depuis l'arrêt des opérations
Louis Cloutier
Il y a presque 10 ans, la centrale nucléaire Gentilly 2 produisait ses derniers mégawatts.
À 23h02 précisément le 28 décembre 2012, un opérateur de la salle de commande s'était levé de son siège pour aller appuyer sur le bouton d'arrêt d'urgence.
«Il a appuyé ici et ça prend une seconde et c'est terminé», a simulé un travailleur actuel de l'installation nucléaire.
Dès son élection le gouvernement Marois avait signé l'arrêt de mort de Gentilly 2 conformément à une position prise en campagne électorale. La centrale fournissait 700 emplois de haut niveau.
À l'exception d'autocollants apposés sur des manettes désactivées, la salle de commande est restée inchangée.
«Évidemment il reste beaucoup moins d'équipements en fonction qu'autrefois», a indiqué Patrice Desbiens, directeur de l'installation nucléaire Gentilly 2.
L'arrêt de la centrale aura eu un coût. Ainsi, 80 millions $ ont été engagés depuis 10 ans pour divers travaux jugés, malgré tout, nécessaires dont la construction de nouvelles unités de stockage bétonnées du combustible et du matériel radioactifs.
La phase de déclassement va se poursuivre pendant encore toute l'année 2023.Le complexe sera ensuite placé en dormance jusqu'en 2057 alors que débutera le démantèlement du site. Seulement une quinzaine d'employés seront requis d'ici là.
«On va continuer à faire le monitoring des effluents liquides et gazeux pour s'assurer du respect de toutes les règles environnementales», a ajouté M. Desbiens.
L'état de la centrale est irréversible. On observe un retour de certains pays vers l'énergie nucléaire. Si le Québec décidait de revenir sur sa décision et d'emboîter le pas, la construction d'une nouvelle centrale serait nécessaire.