Oscar Anibal Rodriguez: Gentil géant terrassé par la COVID

Un informaticien argentin qui avait suivi la formation accélérée pour se reconvertir en préposé aux bénéficiaires est mort de la COVID-19 pendant les Fêtes, en voulant redonner à sa province d’adoption.

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Oscar Anibal Rodriguez, sans emploi depuis peu, avait délaissé la programmation et les ordinateurs pour prendre soin des aînés québécois au CHSLD Saint-Antoine, à Québec, du haut de son 1,95 mètre (presque 6 pi et 4 po).

« C’était un grizzly au grand cœur. Il a entendu l’appel du premier ministre [du Québec, François Legault] et il a voulu aider », résume son ami et ancien collègue, Christian Robledo. 

« Il disait qu’il allait travailler jusqu’à ses 80 ans ! » se rappelle avec un sourire dans la voix, au bout du fil, sa tante, Irma Alba, jointe à Buenos Aires. 

Son neveu avait l’habitude de l’appeler tous les jours, sans exception. 

Vagabond et attentionné

Touche-à-tout, globe-trotteur et éternel étudiant, il avait immigré dans les années 2000 au Québec après avoir travaillé pour la marine argentine. 

En plus de son emploi en informatique, l’homme sans enfant faisait parfois du bénévolat auprès de personnes âgées handicapées à Québec. 

À 58 ans, il veillait aussi à distance sur son père de 86 ans resté en Argentine. 

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« Il avait engagé une infirmière pour prendre soin de lui et installé tout un système de caméras pour s’assurer que tout allait bien », illustre M. Robledo. 

Par un triste coup du sort, c’est plutôt Oscar Rodriguez qui aura pu compter sur la vigilance de la soignante dans les jours qui ont suivi sa contamination au coronavirus. 

Malgré les 10 000 kilomètres qui les séparaient, c’est finalement elle qui a demandé à des voisins, le 2 janvier, de s’assurer qu’il se portait bien. 

Trop tard

C’est que le préposé aux bénéficiaires avait dissimulé son diagnostic à ses parents âgés pour ne pas les inquiéter.

Malheureusement, il était trop tard quand les secours sont arrivés à son petit appartement, dans une coopérative d’habitation de la haute-ville. 

Ses proches soupçonnent des problèmes de santé antérieurs qui auraient pu précipiter sa mort. 

« Oscar voulait savoir avant moi comment c’était, voyager jusqu’à l’au-delà », soupire sa tante nonagénaire. 

Après avoir s’être promené autour du monde de son vivant (Japon, Thaïlande, Sibérie, Italie, etc.) Oscar Rodriguez est retourné en Argentine pour son dernier repos. 

Ses cendres ont quitté Montréal mardi et sont finalement arrivées à Buenos Aires avant-hier. 

– Avec la collaboration d’Elisa Cloutier, Le Journal de Québec