Gel d'embauche chez Rio Tinto: les syndicats prêts à laisser passer l'été
Jean Houle
Les syndicats de l'aluminium n'expriment pas d'inquiétude particulière à la suite du gel d'embauche décrété par Rio Tinto.
Les conséquences de l'annonce d'hier du chef de la division aluminium de l'entreprise, Jérôme Pécresse, ne se feront pas sentir à très court terme.
Les syndicats ont toutefois l'intention de discuter avec la direction.

Rio Tinto réagit par un gel d'embauche à l'incertitude liée aux tarifs douaniers américains. Cette position n'étonne pas les syndicats des alumineries d'Alma et d'Arvida.
«Ça s'est déjà vu», dit le président du syndicat des travailleurs d'Alma, Sylvain Maltais. «Habituellement ça dure deux, trois ou quatre mois.»
Le gel temporaire n'aura pas d'effet à court terme. S'il devait être encore en vigueur l'automne prochain, les syndicats interpelleront la direction, mais pour des motifs différents.

Arvida procédera à la fermeture des salles de cuves précuites entre les mois de septembre et novembre, ce qui pourrait affecter de 20 à 40 travailleurs. Le syndicat veut éviter les attritions de poste.
«Est-ce que ces travailleurs vont pouvoir être déplacés dans d'autres installations? Ce sont des discussions en cours et à venir», avance le président du syndicat national des employés de l'aluminium d'Arvida, Donat Pearson.

À Alma, l'automne sera marqué par le départ à la retraite d'une dizaine de travailleurs. Or, ces départs ne pourraient pas être comblés selon les effectifs actuellement disponibles.
«On n'a pas de travailleurs en surplus», précise Sylvain Maltais. «Le plan d'effectifs ne comprend pas de travailleurs disponibles, donc c'est inévitable qu'ils doivent changer leurs plans.»
Les syndicats accueillent avec satisfaction l'engagement de Rio Tinto dans les projets d'usine de billettes à Alma, le chantier de 96 cuves AP-60 à Arvida et l'entrée en exploitation d'Élysis, toujours prévu en 2030.