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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Gaza: le système de distribution d’aide accusé de provoquer «des massacres à la chaîne»

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AFP

2025-06-27T19:50:25Z
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Le chef de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé vendredi un système «militarisé» de distribution d’aide humanitaire dans la bande de Gaza qui «tue des gens», l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) fustigeant des «massacres à la chaîne» par Israël de civils palestiniens affamés.

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La Défense civile dans le territoire palestinien, ravagé par plus de 20 mois de guerre, venait d’annoncer la mort de 62 personnes dans des frappes et tirs de l’armée israélienne.

Parmi elles, 10 attendaient une assistance humanitaire près d’un centre de distribution de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), organisation opaque soutenue par Israël et les États-Unis.

Jeudi déjà a été une journée particulièrement meurtrière, avec 65 Palestiniens qui ont perdu la vie par des tirs israéliens selon les secours, dont sept étaient venus chercher de l’assistance dans un centre de la GHF.

«Les gens sont tués simplement pour avoir essayé de nourrir leur famille et eux-mêmes. Aller chercher de la nourriture ne doit jamais être une condamnation à mort», a tonné devant la presse à New York le secrétaire général de l’ONU.

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Photo AFP
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«Simulacre de distribution»

MSF, présente à Gaza, avait réclamé plus tôt le démantèlement de la GHF, l’accusant d’être «un simulacre de distribution alimentaire qui produit des massacres à la chaîne».

Israël a partiellement assoupli fin mai un blocus total imposé au territoire palestinien début mars qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité.

Un mécanisme de distribution d’aide piloté par la GHF et soutenu par Israël et Washington a été mis en place, mais ses opérations donnent lieu à des scènes chaotiques et meurtrières.

Dans un communiqué, le premier ministre Benyamin Nétanyahou a rejeté ce qu’il qualifie de «mensonges malveillants» du journal de gauche Haaretz, selon lequel des soldats auraient reçu ordre de tirer sur des civils désarmés attendant de recevoir cette aide humanitaire.

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M. Nétanyahou a rejeté tout aussi «catégoriquement les accusations odieuses de meurtre rituel» publiées par le même journal.

Le «meurtre rituel» est une calomnie antisémite remontant au moins au Moyen Âge selon laquelle les juifs assassineraient des enfants non juifs pour les besoins de leur culte.

Sur les 62 personnes tuées vendredi, 10 «attendaient de l’aide humanitaire» dans trois endroits différents du territoire palestinien, d’après un porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

Interrogée par l’AFP, l’armée a déclaré qu’elle examinait les informations de la Défense civile, mais a nié catégoriquement que ses soldats aient ouvert le feu sur des personnes attendant de l’aide dans le centre de la bande de Gaza, où M. Bassal a fait état d’un mort.

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Six autres ont perdu la vie dans le sud en tentant de gagner un site de distribution de colis-repas de la GHF et trois en attendant de l’aide dans le sud-ouest de la ville de Gaza (nord), toujours selon la Défense civile.

550 morts depuis fin mai

Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, près de 550 personnes ont été tuées et plus de 4000 blessées dans des files d’attente immenses se formant en vue d’atteindre divers centres de distribution d’aide humanitaire depuis que la GHF y a commencé ses opérations, fin mai.

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Cette dernière nie que des tirs meurtriers surviennent à proximité de ses points de distribution.

Sur le terrain, les combats continuent de faire rage entre l’armée israélienne et les groupes armés palestiniens.

Deux d’entre eux, les brigades al-Qassam, branche armée du mouvement islamiste Hamas, et les brigades al-Qods, branche armée du Jihad islamique, mouvement allié au Hamas, ont revendiqué des tirs contre des soldats israéliens.

Israël poursuit ses opérations à Gaza dans le cadre d’une offensive visant selon lui à anéantir le Hamas, en représailles à l’attaque sans précédent perpétrée par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023.

Le 7–Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.

L’opération de représailles israéliennes a entraîné la mort de 56 331 Palestiniens, majoritairement des civils, selon des données colligées par le ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l’ONU.

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