Gaza: faire mourir 2 millions de personnes par la faim


Yasmine Abdelfadel
Détournez-vous les yeux quand apparaissent sur vos écrans les visages squelettiques d’enfants palestiniens ? Faites-vous défiler un peu plus vite ces vidéos insoutenables d’hôpitaux vides, de pères creusant des tombes de fortune, de mères tenant leurs enfants morts dans les bras ?
Ce n’est pas un film. Ce n’est pas une fiction. C’est la réalité de deux millions de personnes prises au piège dans la bande de Gaza, privées d’eau, de nourriture, de médicaments. Depuis le 2 mars, l’aide humanitaire est bloquée. Officiellement. Délibérément.
Arme de guerre
La famine est devenue une arme de guerre. Oui, une arme. Et tout cela se passe sous nos yeux, en direct, avec la complicité du silence.
Benjamin Netanyahou, dans une déclaration d’une barbarie sans nom, promet d’autoriser « un minimum » d’aide. Pas par humanisme. Pas par décence. Mais, dit-il, « pour des raisons pratiques et diplomatiques ». En d’autres mots : éviter la logistique encombrante de gérer deux millions de cadavres, et contenir les remous dans les chancelleries occidentales. Voilà ce qui motive le gouvernement israélien. Pas la justice. Pas la paix. Pas la libération des otages. Juste l’efficacité morbide.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Otages, ne les oublions pas
Il ne faut pas oublier les otages, jamais. Le 7 octobre, demeure une blessure béante. Un acte terroriste ignoble mené par le Hamas qui est une organisation à détruire. Mais le massacre de plus de 50 000 civils, dont des milliers d’enfants, n’est pas une opération militaire. C’est une punition collective. C’est une barbarie.
Ce qu’il se passe à Gaza n’est pas une « tragédie ». C’est un choix. Un choix politique, stratégique, assumé. Et pendant ce temps, les capitales occidentales tergiversent, calculent, relativisent.
Et nous, qu’est-ce qu’on fait ? On baisse les yeux. On détourne le regard. Et surtout, on se tait.
Alors je vous le demande : humanité, où es-tu passée ?