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L'article provient de Le Journal de Montréal
Cuisine

Gastronomie au musée

Laurent Godbout
Laurent Godbout Photo courtoisie
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Geneviève Quessy

2022-09-30T16:00:00Z
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Après une exposition au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), rien de mieux qu’un repas à son nouveau restaurant pour prolonger l’expérience, et passer de contemplation à dégustation. Art et gastronomie se rencontrent dans l’assiette au café Québecor, grâce à un menu signé Laurent Godbout. 

Inauguré en mai dernier, le Café Québecor du MNBAQ a offert tout l’été un menu inspiré de l’exposition principale du moment, America. Entre rêves et réalités, où l’on pouvait admirer des œuvres iconiques d’Andy Warhol, Willem de Kooning, Jackson Pollock, Claes Oldenburg, entre autres artistes majeurs de l’art américain. 

Ce n’est pas la première fois qu’un chef s’inspire de la thématique d’une exposition pour créer ses assiettes, un concept déjà vu, entre autres, au Museum of modern art (MOMA) de New York, au Musée Jacquemart-André de Paris, ainsi qu’au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), où Laurent Godbout, justement, avait fait l’exercice pour la première fois.

Dans le burger à l’agneau effiloché et la pieuvre grillée, on retrouve des clins d’œil aux œuvres Phénix (homme marqué) de Vaughn Spann, et Tigre 1949 de Jackson Pollock.
Dans le burger à l’agneau effiloché et la pieuvre grillée, on retrouve des clins d’œil aux œuvres Phénix (homme marqué) de Vaughn Spann, et Tigre 1949 de Jackson Pollock. Photo courtoisie

« Je trouve ça très amusant de m’inspirer comme ça, de créer un lien entre l’exposition et le restaurant. Ça donne l’impression de se dépasser, d’aller plus loin que ce qu’on fait d’habitude », a dit Laurent Godbout, que sa carrière culinaire a fait passer de chef à propriétaire de restaurants, conférencier et auteur.

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Couleurs, formes, textures, et même références culturelles se retrouvaient dans plusieurs des plats de son menu estival, reflétant l’exposition America. Entre rêves et réalités, une belle réflexion sur l’américanité dans toutes ses contradictions, des luttes pour l’égalité sociale au consumérisme à outrance.

Phénix (homme marqué), de Vaughn Spann, dans le cadre de l’exposition America. Entre rêves et réalités.
Phénix (homme marqué), de Vaughn Spann, dans le cadre de l’exposition America. Entre rêves et réalités. Photo courtoisie

En terrasse ou sous l’immense verrière du Pavillon Pierre Lassonde, on pouvait déguster un original egg roll au smoked meat, illustrant la mixité culturelle américaine et ses immigrations juives et asiatiques, dont l’exposition nous permettait de découvrir l’influence sur l’art américain. Le plat de pieuvre grillée, bariolée de sauce, évoquait à merveille la technique picturale du dripping typique de l’artiste Jackson Pollock, dont une œuvre était exposée.

Tigre 1949, de Jackson Pollock, dans le cadre de l’exposition America. Entre rêves et réalités.
Tigre 1949, de Jackson Pollock, dans le cadre de l’exposition America. Entre rêves et réalités. Photo courtoisie

Nouvelle exposition

Même le message antiraciste et anti-sexiste véhiculé par l’exposition se retrouvait dans l’assiette. « Comme le démontre America, on est dans un monde cosmopolite, où le racisme n’a plus lieu d’être. Le message est clair dans mon egg roll. On peut mélanger des ingrédients de provenances différentes et ça peut donner quelque chose d’intéressant », a dit Laurent Godbout.

America. Entre rêves et réalités s’est terminée le 11 septembre dernier au Musée national des beaux-arts du Québec. Laurent Godbout prépare désormais le menu inspiré de la prochaine exposition, Evergon, théâtres de l’intime. « Ce sera un menu plus automnal. J’y vais aussi selon les saisons. Puisqu’il y a beaucoup de touristes qui viennent visiter le musée, je trouve aussi que c’est une occasion formidable de leur faire découvrir des produits du terroir d’ici. »

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