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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Gare aux faux produits d’ici et aux logos bidon sur Internet et à l’épicerie: les Québécois doivent être mis en garde

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Photo portrait de Julien McEvoy

Julien McEvoy

2025-03-15T04:00:00Z
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Tout le monde et son beau-frère vend soudainement des produits locaux en ces temps de guerre commerciale. L’unifolié ou le fleurdelisé sont partout en ligne et à l’épicerie. Mais gare aux fraudeurs, avertit l’Office de la protection du consommateur (OPC). 

«Il y en a qui tirent profit de la situation, c’est la folie sur Internet», a résumé le porte-parole de l’OPC, Charles Tanguay, lors d’une discussion avec Le Journal, vendredi.

Le sentiment antiaméricain qui règne dans l’air a réveillé les fraudeurs, qui ont flairé la bonne affaire, dit-il. L’OPC remarque que le dropshipping – vendre sur Internet ce qu’on achète ailleurs – est en forte augmentation.

Des sites comme Luzon Québec, La Mode-Quebec ou Allure Quebec vendent ce qui est présenté comme des produits locaux. Sous leurs allures de bons patriotes économiques, ils vendent du toc de Chine ou d’ailleurs.

Le site La Mode-Quebec est une arnaque de «dropshipping», les produits vendus ne sont pas du tout québécois.
Le site La Mode-Quebec est une arnaque de «dropshipping», les produits vendus ne sont pas du tout québécois. capture d'écran

Sur ces sites, un seul clic droit sur une photo de pantalon mène à des heures de plaisir. On choisit «Rechercher avec Google Lens» et on trouve le même produit sur plein d’autres sites.

«Canada-washing» 

L’outil par excellence pour découvrir ces arnaques est ScamAdviser.com. Le site attribue une note de fiabilité sur 100 à tous les sites transactionnels.

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Luzon Québec obtient 27/100, La Mode-Quebec obtient 1/100 et Allure Quebec obtient aussi 1/100. Des milliers d’autres sites du genre existent.

Le site ScamAdviser est un outil à utiliser avant d’acheter en ligne.
Le site ScamAdviser est un outil à utiliser avant d’acheter en ligne. capture d'écran

La tendance observée par l’OPC en ligne traverse même nos écrans. À l’épicerie aussi, le «Canada-washing» est à l’honneur depuis un mois, remarque le spécialiste du marketing de HEC Montréal Jean-François Ouellet.

«Est-ce que ceux qui ont commencé à se draper dans l’unifolié viennent de découvrir que c’est une de leurs valeurs?» demande-t-il.

Afficher un drapeau canadien est un couteau à double tranchant, dit-il, car on peut vite avoir l’air faux. Il met les commerçants comme Metro, Provigo et IGA en garde.

Festival du logo bidon

«C’est à la mode, mais si tu n’y crois pas et que tu profites du moment, ça peut se retourner contre toi», explique le professeur agrégé.

Une simple visite à l’épicerie ces temps-ci, renchérit une autre experte de la question, suffit à avoir le tournis devant tout le rouge canadien et le bleu québécois qu’on voit.

«C’est le festival du logo, ça ne veut plus rien dire», lance Elfi Morin, de l’organisme de certification Les Produits du Québec.

L’engouement pour le protectionnisme, dit-elle, pousse les fabricants et les détaillants à opter pour la facilité et à coller des logos qui ne veulent rien dire sur les produits.

«Personne ne vérifie que ton produit est vraiment canadien», résume-t-elle.

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