Garde nationale du Québec: le chef des faux policiers déjà accusé au criminel


Francis Pilon
Le Québécois à la tête d’une organisation controversée de faux policiers a déjà été arrêté et accusé au criminel pour s’être faussement présenté comme un agent de la paix le mois dernier.
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Le directeur d’un groupe de complotistes qui se désigne comme la «Garde nationale du Québec» utilise un faux nom, a appris le Journal. L’homme de 57 ans se nomme Daniel Pagé et non Daniel Gaumond, comme il le prétend en public.
«J’ai commencé le processus pour changer mon nom, mais je ne l’ai pas encore fini parce que ça fait deux ans et demi qu’on se tape une attaque mondialiste», explique Daniel Pagé à notre représentant, avant de raccrocher le téléphone brusquement.
Selon un document de cour, M. Pagé a été accusé au criminel le mois dernier pour avoir usurpé le titre de policier. Le poste de la MRC d'Arthabaska de la Sûreté du Québec (SQ) a même déposé un mandat d’arrestation contre lui le 11 octobre dernier.
Le conspirationniste devra d’ailleurs se présenter devant les tribunaux en décembre prochain pour cette affaire.
Victime de ces faux policiers
Le Journal a révélé hier que les autorités avaient à l'œil la «Garde nationale du Québec». Leurs membres se font passer pour de faux soldats ou encore de faux policiers, en plus de porter un uniforme similaire à celui des agents de la paix.

Leur mission? Fermer les centres de vaccinations de la province en procédant à des arrestations citoyennes. Notons que le groupe s’inscrit dans la mouvance politique des citoyens souverains qui nient la légitimité des lois et de l’État.

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«Cinq gars de la Garde nationale sont débarqués chez moi le mois dernier en disant qu’ils étaient policiers et qu’ils voulaient enquêter parce que j’étais pédophile. Ils m’ont dit que j’étais sous écoute», confie un homme du Centre-du-Québec, qui préfère taire son identité par crainte de représailles.
C’est lui qui a averti le Journal que Daniel Pagé utilise un faux nom pour mener ses activités de complotistes. Selon cet homme, c’est son ex-femme qui aurait envoyé la Garde nationale du Québec chez lui pour se venger et l’accuser faussement de pédophilie.
«Ils cachaient leur plaque d’immatriculation avec une feuille de papier. J’ai appelé la police et ils ont essayé de me taper. Ils ont fui quand j’ai dit à la SQ de faire vite», raconte-t-il, toujours sous le choc.
Faites le 911
François Bonnardel, nouveau ministre de la Sécurité publique, a qualifié hier le groupe de complotistes d’«extrêmement préoccupant».

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«Si les gens sont inquiets, si la population est inquiète, elle doit communiquer avec le 911 pour s'assurer que ce sont bien des agents de la paix ou des policiers qui sont en opération ou qui sont actifs sur le terrain», a dit M. Bonnardel, en marge du Conseil des ministres.

Rappelons que la Garde nationale du Québec offre des formations pour ses faux policiers au prix de 212$ à l’Académie d'arts martiaux du Québec, dont le propriétaire est Frédéric Métivier.




Elles sont données par l’ancien shérif de l’Arizona, Richard Mack, créateur d'une organisation similaire aux États-Unis nommée «Constitutional Sheriffs and Peace Officers Association».

-Avec Marc-André Gagnon, JdeQ
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