Gala du 27 juin au Centre Vidéotron: la deuxième chance de Steven Butler, le boxeur qui se croyait fini

Jessica Lapinski
Ce soir du 29 janvier 2021, un peu comme un cri du cœur, un Steven Butler émotif s’était dit «fini». Il était encore ébranlé par le K.-O. qu’il venait de subir, résultat d’un moment d’égarement au cœur d’un combat qui, selon le Montréalais, se déroulait pourtant bien et, surtout, qu’il ne devait pas perdre.
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Une gauche puis une droite bien placées de son adversaire venaient d’anéantir ses plans de carrière dans sa tête de boxeur qui rêvait grand.
Mais il n’en était rien. Quatre ans plus tard, «Bang Bang» se bat encore. Depuis, il a gagné sept fois et perdu deux fois. Ce n’était peut-être pas des combats de l’envergure dont rêvait celui que l’on surnommait à une époque le «Sidney Crosby de la boxe», mais manifestement, il n’était pas fini.
Et vendredi, au Centre Vidéotron, Butler (35-5-1, 29 K.-O.) aura droit à sa revanche sur cette soirée de 2021. Le boxeur de 29 ans croisera de nouveau les gants avec le Mexicain Jose de Jesus Macias (29-13-4, 15 K.-O.).

À voir l’enthousiasme avec lequel il racontait le moment où il a su qu’il affronterait de nouveau Macias, on se doute que ce combat est un peu un cadeau du ciel pour le Québécois. Cette demi-finale d’une carte relevée est une façon, on l’imagine, de faire la paix avec cette défaite marquante.
D’autant plus qu’à la base, ce n’était pas le plan d’Eye of the Tiger Management ni celui de son directeur du développement, Marc Ramsay.
Capoter deux fois, différemment
Butler devait d’abord affronter son ami Erik Bayinzan (32-1-1, 23 K.-O.) vendredi. Mais le Québécois n’est pas encore remis d’une blessure, ce qui a fait dérailler les plans.
«Quand je l’ai su, c’était la catastrophe, s’est souvenu Butler. Je capotais. Je demandais à Marc de me trouver n’importe quel adversaire.»
Marc l’a fait. Il lui a trouvé... ce combat revanche chez les super-moyens, une catégorie dans laquelle Butler dit se plaire.
Quand il est sorti du gym après un entraînement pour lire un texto que lui avait envoyé Ramsay, Butler a encore capoté. Mais dans l’autre sens, le bon, cette fois.
«J’ai crié à John [Scully, son entraîneur] : “On prend le combat ! On prend le combat ! Yes, yes! We take the fight!’’
«Je suis fébrile. J’ai des papillons dans le ventre. J’avais perdu chez lui, au Mexique, et maintenant, il va perdre chez nous, au Québec», a assuré Butler.
«Je suis fier de toi»
Quatre ans, c’est long, et aujourd’hui, le boxeur est beaucoup moins émotif quand il parle du 29 janvier 2021. «J’ai eu une mauvaise journée au bureau, comme ça arrive à tout le monde, a-t-il expliqué, avant de se reprendre. Enfin, presque à tout le monde.»
Et quand on lui fait remarquer qu’il n’était pas fini, tout compte fait, Butler prend surtout le temps de remercier tous ceux qui l’ont soutenu après cette défaite.
«Les émotions étaient dans le tapis. Mais je suis bien encadré. Je n’ai pas à prendre tout le crédit, il revient à mon équipe de gérance, à Camil Estephan, à ma femme, à tout le monde qui ont fait en sorte que j’ai pu remonter la pente.»
À voir Estephan le serrer dans ses bras et lui glisser un «je suis fier de toi» après sa rencontre avec les journalistes, on n’en doute pas un instant.