Gaffes sur le respect des langues officielles l’an dernier: Golf Canada fait-il mieux à l’Omnium cette année?
L’organisme de gouvernance du sport a fait de sérieux efforts pour respecter le bilinguisme sur le site du TPC Toronto


François-David Rouleau
CALEDON | «L’an passé, on avait frappé la balle hors limite ou à l’eau. On a accepté la pénalité et commis un boguey. Cette année, je crois qu’on sauve la normale et on peut encore faire mieux avec un oiselet l’an prochain.»
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C’est sur ces mots reprenant les termes du golf que le grand patron de Golf Canada, Laurence Applebaum, a résumé la situation, par rapport à l'an dernier, sur la présence du français et le respect des langues officielles à l’Omnium canadien cette semaine.
On a négocié pour un double boguey en 2024, mais du même souffle, il a assuré que son équipe a réparé les erreurs d’Hamilton. Il y avait fait une promesse après avoir pris connaissance des gaffes linguistiques.
Rappelons les faits qui avaient retenu l’attention au Hamilton Golf and Country Club.
La signalisation francophone était absente à travers l’omniprésence de messages et de gros logos unilingues anglophones partout sur le parcours. La cérémonie officielle d’ouverture s’était déroulée exclusivement dans la langue de Shakespeare. Et deux membres québécois du conseil d’administration de Golf Canada avaient présenté les deux seuls golfeurs québécois du plateau en anglais sur le premier tertre de départ.

La haute direction de l’organisme avait reconnu ses erreurs et assuré qu’elle serait meilleure en 2025. C’était un engagement.
Bonne amélioration
Un an plus tard, il faut admettre qu’elle a tenu parole. En circulant sur le parcours et en tendant l’oreille, c’est beaucoup mieux. Même si plus de 90% des quelque 120 000 spectateurs proviennent de la grande région de Toronto, on aperçoit des affiches signalétiques dans les deux langues ainsi que des documents bilingues. Malgré l’absence de golfeur québécois dans la compétition, la présentation sur les tertres est effectuée dans les deux langues, notamment par la membre du conseil d’administration prise en défaut l’an dernier, Louise Patry.

«Sur le visuel, nous sommes plus bilingues et sur les tertres, on entend des présentations en français. Les golfeurs de l’Hexagone, Matthieu Pavon, Victor Perez et Antoine Rozner, sont choyés», explique Applebaum en entrevue exclusive avec Le Journal, installé dans un fauteuil du somptueux nouveau pavillon du TPC Toronto.

«Il fallait rendre ce tournoi le plus bilingue possible, note le nouveau directeur du championnat, Ryan Paul. L’an passé, cette problématique nous a ouvert les yeux. Il s’agit de notre championnat national dans un pays bilingue. Il fallait opérer de la sorte.»

Encore des traces unilingues
La situation n’est pas parfaite, alors que certaines immenses affiches – celles notamment du programme junior Premier départ – sont tapissées uniquement en anglais. Le Journal a aussi mis la main sur un document de la Fondation Golf Canada publié en anglais uniquement, où l’on peut d’ailleurs lire sur les initiatives du Fond Jocelyne Bourassa, grande golfeuse québécoise. On nous a assuré que le dépliant est aussi disponible en français.


«Il fallait s’améliorer. On a fait des changements et on continue de progresser en matière de bilinguisme, a exprimé le chef de la direction de l’organisme sportif ayant reçu près de 2,9 M$ en subventions gouvernementales à l’exercice financier 2024.
«Mon équipe travaille vraiment fort pour livrer un beau tournoi, qu’il soit exquis pour les joueurs et les spectateurs, afin d’en faire un événement de grande classe mondiale. Il fallait accepter nos erreurs l’an dernier.
«On a visé la normale en créant un réel impact en bilinguisme. On peut encore faire mieux et se donner de belles occasions d’oiselets faciles l’an prochain en étant davantage conscients de cette réalité et de l’importance du bilinguisme», a-t-il réitéré en reprenant les termes golfiques.