«Gadoua, t'as l'doua»: «Ça m’agace», soutient un expert du marketing
Agence QMI
Certaines publicités diffusées par des diffuseurs publics malmènent le français en utilisant le patois, le joual ou des anglicismes et cette formule pour tenter d’attirer des téléspectateurs plus jeunes dérange des gens du milieu du marketing.
«Disons que ça m'agace, ça agace aussi beaucoup de mes collaborateurs parce que, d'une certaine façon, on se force», a mentionné Éric Blais, président de Headspace Marketing, en entrevue avec Richard Martineau sur les ondes de QUB.
• Sur le même sujet, écoutez cet épisode balado tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Bien qu’il admette qu’en travaillant à Toronto, il utilise lui-même des anglicismes dans son quotidien, M. Blais affirme qu’il ne comprend pas pourquoi le gouvernement provincial investit des sommes «faramineuses» pour «valoriser la promotion du français» si les publicitaires pervertissent la langue en faisant des annonces.

Il montre d’ailleurs du doigt une publicité de la boulangerie Gadoua qui a utilisé la phrase devenue virale «J’ai l’doua» pour son nouveau slogan: «Gadoua, t'as l'doua».
Ou encore le diffuseur public Radio-Canada qui s’est catégorisé comme un «média d’icitte» dans une publicité.
«Je me pose la question: jusqu'à quel point les annonceurs, les diffuseurs ont un rôle à jouer dans la valorisation et la promotion de la langue française?» a-t-il demandé.
«Le "ton de la voix", le tone of voice, ça ne veut pas nécessairement dire d'aller vers le plus bas dénominateur commun et de s'exprimer comme notre cible pourrait s'exprimer», a soutenu l’homme qui accumule 40 ans d’expérience dans le milieu du marketing.