Gad Elmaleh avoue finalement qu’il a plagié des humoristes américains, mais «pas des Québécois»

En entrevueavec Stéphan Bureau, Gad Elmaleh est revenu sur ses histoires de plagiat qui ont choqué beaucoup d’humoristes québécois il y a quelques années. Et pour l’une des premières fois, le comique d'origine marocaine immigré en France ne se défile plus.

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Gad Elmaleh le reconnaît enfin: oui, il a «chopé» des blagues d’humoristes américains, au début de sa carrière. Mais il réfute toute allégation de plagiat sur des humoristes québécois.

Dans une entrevue réalisée à Paris il y a deux semaines, pour le balado Contact, Elmaleh a répondu en toute transparence aux questions de Stéphan Bureau sur la controverse de 2017.

Avec le recul, il reconnaît qu’il aurait dû agir différemment et admettre ses torts. «J’avais une responsabilité. Il y a 20 ans, quand on commençait à regarder le stand-up américain et qu’on chopait [volait] des blagues, oui, j’aurais dû dire que c’est arrivé.»

«Oui, on chope; mais ce sont des concepts, des mots, c’est une vanne [blague] qui représente 0,5% de ton travail, ajoute-t-il. [...] Est-ce que c’est bien de faire ça? Non. Est-ce que je l’ai fait? Oui.»

Discussion musclée avec Martin Matte

Pour ce qui est des humoristes québécois – Louis-José Houde et Martin Petit l’avaient entre autres accusé d’avoir plagié leur matériel –, Gad Elmaleh est catégorique: tout cela a «été inventé».

«Je tiens à préciser que jamais aucun de ces humoristes québécois qui disent que je leur ai pris des blagues ne m’a contacté ou ne m’a attaqué en justice. On vit dans des démocraties avec la propriété intellectuelle qui est respectée. Moi, si on me vole, et que je sais qui m’a volé, je vais voir les flics.»

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Il ajoute avoir discuté de la situation avec un seul humoriste québécois: Martin Matte. «Les autres, je ne les connais pas personnellement. Mais lui, c’était mon pote. On n’est pas proches, mais j’ai encore beaucoup de respect pour lui. Parce que je l’entendais parler [de plagiat], je l’ai appelé. On a eu une discussion d’homme à homme. C’était assez musclé. Je lui ai dit ce que je lui reprochais. Il m’a dit ce qu’il me reprochait.»

Un coup de marketing

Gad Elmaleh viendra jouer au Centre Bell le 11 décembre. Que dit-il d’un établissement québécois comme le Bordel Comédie Club, qui l’a banni de son lieu?

«Pour moi, c’est du marketing pas très bien fait. Si demain, j’ouvre un kebab sur le boulevard Saint-Laurent et que je dis qu’ici, Lady Gaga n’a pas le droit de rentrer, ça va faire de la pub. [...] Après, je respecte le Bordel, puisque j’y ai joué. C’est un super club et j’adore les copains qui sont là-bas.»

• Écoutez l'épisode avec Gad Elmaleh du balado Contact de Stéphan Bureau sur l'application ou le site QUB :

«Il faut que tu saches que les humoristes québécois, quand ils sont à Paris, ils viennent me voir avec beaucoup de respect, beaucoup d’affection, beaucoup de tendresse, beaucoup de gentillesse. Oui, même ceux qui m’ont montré du doigt.»

Gad Elmaleh est prêt à enterrer la hache de guerre avec les comiques québécois. «Je suis attaché au Québec parce que j’y ai fait le premier pas. [...] S’ils avaient vraiment de l’humour, ces humoristes, on devrait en faire une blague et faire un roast [bien-cuit] de dingue. Je suis ouvert.» 

L’invitation est lancée.