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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Gabriel Nadeau-Dubois démissionne de son poste de co-porte-parole de Québec solidaire: «Je suis usé», explique-t-il avec émotion

«Je ne suis plus la bonne personne pour unir et animer ce parti-là», a dit le député de Gouin, qui quittera la vie politique en 2026

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Marc-André Gagnon

2025-03-20T17:08:03Z
2025-03-20T18:02:21Z
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«Usé» par les deux dernières années marquées par des conflits internes à Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois a confirmé, non sans émotion, qu’il quittera la vie politique à la fin de son mandat. Il a remis sa démission en tant que co-porte-parole de Québec solidaire.

«Je ne suis plus la bonne personne pour unir et animer ce parti-là», a conclu le député de Gouin, au terme d’une longue réflexion qui s’est intensifiée pendant son congé parental, dont il est revenu en début de semaine.

Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

«Dans les trois derniers mois, pour la première fois depuis longtemps, j’ai eu beaucoup de temps pour réfléchir. Les nuits blanches avec la petite dans mes bras. Les marches avec ma plus grande vers la garderie», a-t-il raconté.

Après 15 ans d’implication politique et sociale, le jeune père de famille a expliqué que «l’élan» qui portait son engagement n’est plus.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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Crises successives

«Les deux dernières années n’ont pas été seulement dures pour Québec solidaire, elles ont été dures aussi pour moi», a-t-il souligné, en faisant référence, sans les nommer, aux remous provoqués par les départs de Catherine Dorion et Émilise Lessard-Therrien.

La première, qui ne s’est pas représentée en 2022, a publié un livre en novembre 2023 dans lequel elle critique sévèrement la gestion de GND, alors que la deuxième a abandonné son poste de co-porte-parole féminine au printemps dernier, moins de quatre mois après sa nomination.

«Les crises successives ont laissé des traces», a avoué M. Nadeau-Dubois.

Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

«Je suis usé et je ne peux plus continuer dans ces circonstances-là, maintenant que je suis père de deux enfants», a constaté M. Nadeau-Dubois.

«Je laisse ma place pour permettre à des nouvelles figures d’émerger», a-t-il expliqué, en s’inquiétant de la montée de «la droite radicale» à travers le monde.

M. Nadeau-Dubois ne sera pas sur les rangs à l’élection de 2026, mais il entend terminer son mandat en tant que député de Gouin et continuer à siéger au sein du caucus de Québec solidaire jusqu’au dernier jour. «Ce n’est pas un abandon, la seule chose que j’abandonne, ce sont des titres, ce sont des fonctions», a-t-il souligné.

Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

Il confirme qu’il n’a pas l’intention de faire le saut sur la scène fédérale ni municipale.

Sa collègue Ruba Ghazal, qui le remplace comme cheffe parlementaire depuis décembre, devra se trouver un nouveau co-porte-parole masculin.

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Près d’une décennie avec QS

Celui qui célébrera son 35e anniversaire le 31 mai prochain s’est d’abord fait connaître en tant que co-porte-parole de la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), pendant le conflit étudiant de 2012.

Il s’est joint à Québec solidaire il y a huit ans, en briguant le poste de co-porte-parole masculin du parti. Le 29 mai 2017, il est élu dans la circonscription de Gouin, laissée vacante à la suite du départ de Françoise David.

Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

Lors des élections générales de 2018, il laisse sa co-porte-parole féminine de l’époque, Manon Massé, occuper l’avant-plan de la campagne électorale nationale de son parti.

Il lui succède finalement en tant que chef parlementaire lors de la rentrée automnale, en 2021, et prend l’avant-scène en se présentant comme aspirant au poste de premier ministre à l’élection de 2022.

Son parcours à Québec solidaire est notamment marqué par des accrochages avec les députées Catherine Dorion, qui ne s’est pas représentée en 2022, et Émilise Lessard-Therrien, qui a démissionné de son poste de co-porte-parole féminine moins de quatre mois après son arrivée en poste.

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