Gabriel Diallo: le géant de 6 pi 8 po qui devra se transformer en ballerine sur gazon


Jessica Lapinski
Roland-Garros et la saison sur terre battue ont pris fin dimanche avec une finale de légende entre Carlos Alcaraz et Jannik Sinner qualifiée par certains comme la meilleure de l’histoire du tennis. Place maintenant à la courte portion du calendrier qui se dispute sur gazon, cette surface si particulière qui culmine avec le Grand Chelem des Grands Chelems, Wimbledon.
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Le gazon, c’est un mélange «de ballet et de puissance», mentionne l’entraîneur québécois Martin Laurendeau. «C’est du gros contraste, c’est du touché et de la puissance.»
Le défi est aussi de passer rapidement de la surface la plus lente à la plus «délicate», relève-t-il. Et notamment pour les grands joueurs comme son protégé Gabriel Diallo, qui, du haut de ses 6 pi 8 po, a un centre de gravité très élevé alors que sur gazon, le rebond est souvent bas.
Laurendeau rappelle que Milos Raonic s’était blessé sérieusement à la hanche en 2011 après avoir glissé à Wimbledon. Le Canadien, qui n’est pas non plus un petit joueur, du haut de ses 6 pi 5 po, avait dû être opéré et par conséquent, il avait raté plusieurs mois d’activités.
«Une bonne journée au service, ça facilite les choses, mais ce n’est pas parce que quelqu’un a un bon gros service que ça va être facile, évoque Laurendeau. Ça prend beaucoup de finesse.»
Un néophyte il y a deux ans
Diallo n’avait jamais mis les pieds sur gazon il y a deux ans à peine. Il avait bien amadoué la surface, surprenant notamment le Britannique Daniel Evans, 25e au monde, dans un Challenger.
Sa réalité est tout autre cette année. Le Montréalais de 23 ans, 55e mondial cette semaine, a remporté son premier tour au tournoi ATP 250 de Bois-le-Duc, aux Pays-Bas, lundi, devant l’Australien Aleksandar Vukic, 79e, 7-5 et 7-6 (2).
Mais l’objectif, pour l’instant, demeure le même: apprendre, progresser. Comme «à chaque passage sur une surface», explique le mentor de Diallo, et comme ce fut le cas au fil des deux mois sur l’ocre qui viennent de se conclure.
Il y a connu «une belle saison» d’ailleurs, estime Laurendeau, marquée par ce quart de finale au Masters 1000 de Madrid et cette victoire contre l’Argentin Francisco Cerundolo, 18e tête de série, au premier tour à Paris.
«On a vu que, comme Milos, il a le potentiel sur terre battue pour connaître de bons résultats à Roland-Garros», le félicite son entraîneur.