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L'article provient de Le Journal de Montréal
Éducation

Futurs profs: inscriptions en hausse dans des programmes d’enseignement

L’augmentation ne sera toutefois pas suffisante pour contrer la pénurie, prévient une experte

Joany Jacques, qui étudie au baccalauréat en éducation préscolaire et en enseignement au primaire à l’Université Laval, a décidé depuis plusieurs années de devenir enseignante en raison de son intérêt pour les enfants, une vocation qui s’est confirmée lors de contrats de suppléance réalisés pendant ses études au cégep.
Joany Jacques, qui étudie au baccalauréat en éducation préscolaire et en enseignement au primaire à l’Université Laval, a décidé depuis plusieurs années de devenir enseignante en raison de son intérêt pour les enfants, une vocation qui s’est confirmée lors de contrats de suppléance réalisés pendant ses études au cégep. Daphnee Dion-Viens
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Photo portrait de Daphnée  Dion-Viens

Daphnée Dion-Viens

2025-09-05T04:00:00Z
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Les futurs profs sont plus nombreux cet automne dans des programmes universitaires en enseignement.

La hausse globale des nouvelles inscriptions est de 17% par rapport à l’année dernière, selon des données obtenues par Le Journal auprès des quatre plus grandes facultés d’éducation du réseau universitaire québécois (voir détails plus bas).

Cette augmentation est toutefois loin d’être suffisante pour répondre aux besoins «immenses» du réseau scolaire dans les années à venir, prévient une experte qui souligne que ce regain d’intérêt survient après une année de déclin.

Plus forte hausse en huit ans 

À l’Université Laval, la Faculté des sciences de l’éducation enregistre le plus grand nombre de nouvelles inscriptions depuis huit ans.

L’augmentation est particulièrement importante cet automne dans le baccalauréat en éducation préscolaire et en enseignement au primaire, où le nombre de recrues est passé de 210 en 2024 à près de 300 cet automne.

«On pense que les meilleures conditions de travail et la valorisation de la profession pourraient avoir contribué à la hausse», indique la doyenne Anabelle Viau-Guay, qui fait notamment référence aux hausses salariales accordées aux enseignants lors des dernières négociations.

Au cours des dernières années, la création de nouveaux programmes de maîtrise en enseignement au secondaire, qui sont «en très grande demande», a aussi contribué à cette augmentation, ajoute-t-elle.

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L’engouement pour les programmes d’enseignement se fait aussi sentir à l’Université de Sherbrooke, où la hausse est de 20% par rapport à l’année précédente.

Les nouveaux étudiants en éducation préscolaire et en enseignement au primaire y sont plus nombreux, mais c’est en adaptation scolaire que la hausse est la plus marquée.

Les inscriptions sont aussi en augmentation à l’Université de Montréal et à l’UQAM. Dans l'établissement montréalais de l'Université du Québec,

Reste toutefois à voir combien d’entre eux parviendront à obtenir leur diplôme, puisque le taux de décrochage demeure élevé dans les programmes d’enseignement.

Une hausse malgré l’abandon d’une bourse 

Geneviève Sirois, professeure à la TÉLUQ qui s’intéresse à la pénurie enseignante, s’étonne de ce regain d’intérêt alors qu’une baisse était plutôt anticipée à la suite de l’abandon du programme de bourses Perspective Québec, annoncée par le gouvernement Legault en février.

Les étudiants admissibles à ce programme pouvaient recevoir 2500$ par session, en plus du programme d’aide financière aux études.

Sur le campus de l’Université Laval, les étudiants sont de retour en classe depuis mardi.
Sur le campus de l’Université Laval, les étudiants sont de retour en classe depuis mardi. Daphnee Dion-Viens

Cette bourse a eu un gros impact dans la vie de plusieurs étudiants en enseignement rencontrés jeudi sur le campus de l’Université Laval, mais elle n’a pas eu le même effet pour tous.

«Oui, la bourse était utile, mais il faut avant tout avoir le goût. Payé ou pas payé, si tu veux vraiment faire ça, tu vas le faire», lance Louis Chiasson, qui étudie en enseignement de l’histoire au secondaire.

De son côté, Mme Sirois rappelle que le nombre d’inscriptions devra être beaucoup plus élevé pour venir à bout des problèmes de recrutement dans le réseau scolaire.

«Ce n’est pas avec ça qu’on va régler la pénurie», laisse-t-elle tomber.

Les départs à la retraite se succéderont au cours des prochaines années alors que le nombre d’élèves ne cesse d’augmenter.

Quelques jours après la rentrée, 1263 postes d’enseignants sont d’ailleurs toujours vacants dans les écoles publiques québécoises. La proportion de profs non légalement qualifiés est d’environ un sur dix, un chiffre en constante augmentation au cours des dernières années.

Nouvelles inscriptions dans les programmes d’enseignement* 

Université de Sherbrooke
  • Automne 2023: 622
  • Automne 2024: 599
  • Automne 2025: 721
Université Laval
  • Automne 2023: 664
  • Automne 2024: 636
  • Automne 2025: 787
Université de Montréal
  • Automne 2023: 730
  • Automne 2024: 701
  • Automne 2025: 812
UQAM
  • Automne 2023: 1061
  • Automne 2024: 1097
  • Automne 2025: 1242

Hausse globale depuis un an: 17%

*Les données de l’automne 2025 sont préliminaires.

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