Fusillades: ça ne va pas bien aller

Richard Martineau
Il y a quelques jours, j’ai accompagné ma femme au poste de police.
Elle a porté plainte contre un anti-vax qui a écrit sur son compte Twitter qu’elle méritait d’être giflée « assez fort pour passer plusieurs années dans le coma ».
Cela m’a permis de discuter avec une agente du SPVM à propos des fusillades qui, depuis quelque temps, créent un climat de terreur à Montréal...
MONTRÉAL ? NON MERCI !
Selon cette policière, les choses n’iront pas pour le mieux au fil des prochaines années. Au contraire, ça va empirer.
Entre autres, parce que c’est de plus en plus difficile de convaincre les nouvelles recrues de joindre les rangs du SPVM.
Patrouiller dans les rues de Montréal ? Pourquoi ? Pour se faire filmer par des militants anti-police chaque fois que tu procèdes à une arrestation ? Pour risquer de te retrouver devant le comité de déontologie dès que tu utilises la force contre un voyou qui te nargue, résiste à son arrestation et te crache au visage ?
Euh, non merci, répondent les futurs policiers.
On a des choses plus importantes à faire. Comme écouter pousser nos cheveux.
« Valérie Plante a promis d’embaucher 250 nouveaux policiers d’ici la fin de l’année, de me dire cette agente. Ils sont où, ces nouveaux policiers ? Nulle part. Les jeunes qui sortent des écoles de police ne sont plus intéressés à travailler à Montréal. Ils préfèrent travailler pour la SQ... »
LA TEMPÊTE PARFAITE
Quant aux fusillades, ce n’est pas demain que la situation va se calmer.
Une fois que la culture des armes à feu se met à contaminer une ville, c’est difficile de s’en débarrasser.
C’est comme l’humidité, ça imprègne les murs.
Surtout lorsqu’on ne prend pas tous les moyens nécessaires pour lutter contre le trafic d’armes, lorsqu’on refuse d’entrer dans certains territoires où l’on sait pertinemment que des armes circulent en toute liberté, sous prétexte que c’est « politiquement délicat » d’intervenir et de faire son boulot !
C’est la spirale vers le bas.
Moins il y a de policiers dans les rues de Montréal, plus la racaille se sent libre d’agir comme ça lui plaît.
Et plus la racaille se sent libre d’agir comme ça lui plaît, moins il y a de policiers dans les rues de Montréal.
Bref, ça regarde mal.
Ajoutez à cela la pression de certains groupes qui considèrent les policiers comme des ennemis de la démocratie et des agents du patriarcat colonialiste blanc même pas dignes de participer à un défilé pro-gai (mais dignes d’en assurer la sécurité, par contre, surtout lorsque les organisateurs dudit défilé ont oublié de recruter des bénévoles), et vous vous retrouvez avec une tempête parfaite.
Pas étonnant que certains quartiers de Montréal ressemblent au Far West !
En fait, la vraie surprise, c’est que ça nous ait pris autant de temps pour en arriver là !
LE PARRAIN DÉMUNI
Quand c’est rendu que même la mafia (vers laquelle la police s’est tournée pour demander de l’aide) n’arrive pas à calmer les p’tits excités qui jouent du gun, c’est signe qu’on a complètement perdu le contrôle !
Que voulez-vous...
Pour paraphraser le fameux proverbe, quand le chat est dégriffé, les souris dansent...