Fusillade contre des élus au Minnesota: qui est l'accusé Vance Boelter?
Agence QMI
L’homme, soupçonné d’être à l’origine d’une double attaque sur deux responsables démocrates dans une zone rurale du Minnesota samedi, a été arrêté dimanche soir, après deux jours de chasse à l’homme aux États-Unis. Voici tout ce qu’il faut savoir sur Vance Boelter.
• À lire aussi: L'homme accusé du meurtre d'une élue américaine capturé dans le Minnesota
• À lire aussi: Meurtre d’une élue aux États-Unis: la chasse à l’homme se poursuit, le second véhicule du suspect localisé
• À lire aussi: Fusillades contre des élus au Minnesota: l’identité du suspect est dévoilée
L’homme de 57 ans est accusé de s'être déguisé en policier pour tuer, à leurs domiciles respectifs de la banlieue de Minneapolis, Melissa Hortman et son époux, ainsi que d'avoir gravement blessé un autre élu, John Hoffman, ainsi que sa femme.
Vance Boelter aurait travaillé pour une société de sécurité qui faisait la publicité d’une flotte de «véhicules de type policiers» et d’autres équipements, qui auraient pu l’aider à se déguiser en policier lors de son attaque, selon les informations de CNN.
Selon un ami de longue date de l’accusé, Boelter n’était «pas quelqu’un de haineux, mais il avait besoin d’aide», a-t-il partagé au média américain, notant qu’il était un conservateur opposé au droit à l’avortement.
Liste de personnes à abattre
Boelter aurait laissé dans sa voiture une liste d’une dizaine de cibles à abattre comprenant des noms d'élus démocrates et des personnes liées au mouvement pour le droit à l’avortement, selon les autorités et les documents obtenus par CNN.
Des documents concernant les manifestations anti-Trump ont également été retrouvés par les policiers.

Ses proches choqués
Plusieurs personnes ayant connu Vance Boelter dans un contexte religieux se disent profondément choquées par son implication présumée dans les événements violents survenus samedi.
Parmi elles, le pasteur McNay Nkashama, qui l’avait vu prêcher en tant que bénévole, peine à concilier les accusations avec l’image qu’il avait de lui.
«De toutes les personnes que je connais, il ne ferait pas de mal à une mouche», a déclaré Nkashama lors d'un bref entretien téléphonique avec CNN. «Je n'arrive pas à y croire.»
Un lien entre Boelter et Hoffman?
Selon les archives, Boelter siégeait sur le même conseil d’administration de l’État que l’une des victimes, le sénateur John Hoffman.
En 2019, le gouverneur Tim Walz l’avait nommé au Conseil pour le développement de la main-d’œuvre du Minnesota. Dans sa lettre de nomination, Walz vantait «l’intégrité, le jugement et les compétences» de Boelter.
Quant à la nature exacte de la relation entre Boelter et Hoffman, elle reste floue. Le directeur du Bureau d’arrestation criminelle du Minnesota, Drew Evans, a indiqué qu’il y aurait eu des croisements lors d’événements publics, mais sans certitude sur l’existence d’un lien personnel ou professionnel direct entre les deux hommes.
Passé professionnel
Par ailleurs, Boelter avait un passé professionnel comme directeur des patrouilles de sécurité. Il dirigeait une entreprise nommée Praetorian Guard Security Services, spécialisée dans les patrouilles armées aléatoires sur des propriétés privées.
Cette activité pourrait expliquer comment il aurait pu se procurer des uniformes et du matériel pouvant servir à se faire passer pour un policier.
Selon le site de l’entreprise, elle disposait de «véhicules de type police», et utilise les «mêmes modèles de véhicule que de nombreux services de police aux États-Unis».
L’accusé aurait une expérience dans les zones de conflit étrangères, selon le site web, soit son implication dans des situations sécuritaires en Europe de l’Est, en Afrique, en Amérique du Nord et au Moyen‐Orient.
Sa foi
Selon des discours de Vance Boelter à l’Église de RDC en 2023, il décrivait sa foi profonde envers la religion.
«J’ai rencontré Jésus à 17 ans et je lui ai donné ma vie. Je voulais simplement parler de Jésus à tout le monde», avait-il déclaré.
Il a aussi fondé une association chrétienne sans but lucratif. Son site archivé indique qu’il a voyagé pour rechercher des militants islamistes dans les zones de conflit, prônant que «la violence n’est pas la solution».
Inscrit comme républicain sur les listes électorales dans les années 2000, il aurait voté pour Trump et partagé sur LinkedIn en 2019 un message exhortant à voter, estimant cette élection déterminante pour l’avenir du pays.