Le PQ recule sur la laïcité des funérailles nationales: l’État peut honorer nos héros à l’église
L’État peut honorer nos héros à l’église


Geneviève Lajoie
Le Parti Québécois a dû reculer lundi après avoir réclamé que le gouvernement cesse d’honorer la mémoire des personnalités marquantes du Québec dans les églises lors des funérailles nationales.
«Pour le Parti Québécois, c’est clair, l’État s’arrête aux portes des églises», a fait valoir lundi matin la députée péquiste Catherine Gentilcore dans un communiqué de presse. «On a une loi sur la laïcité au Québec, il faut en respecter l’esprit et la lettre. Il n’y a plus aucune raison que l’État participe à la partie religieuse des funérailles.»
Elle a répété cette position en entrevue avec notre Bureau parlementaire.
Coup de théâtre quelques heures plus tard. Le chef Paul St-Pierre Plamondon a rectifié le tir en début d’après-midi.
«Notre proposition est de laisser le choix des lieux à la famille, que ce soit une église ou non. C’est notre erreur de communication et je m’en excuse», a-t-il écrit, dans ses réseaux sociaux.
Comme sa députée, le leader souverainiste croit toutefois que Québec devrait se doter de critères objectifs et publics pour évaluer les personnages québécois qui mériteraient ou non des funérailles nationales.
Pas de funérailles nationales pour VLB
L’enjeu des obsèques nationales est de nouveau revenu sur la sellette dans les derniers jours.
Le gouvernement Legault a décidé de ne pas offrir cet hommage ultime à l’écrivain Victor-Lévy Beaulieu, une décision vivement critiquée par la famille du défunt.
Le débat refait périodiquement surface. En 2022, le chanteur et comédien Jean Lapointe n’avait pas eu droit, lui non plus, à des funérailles nationales, un honneur qui a toutefois été accordé par le passé à de grandes personnalités publiques comme Guy Lafleur, Jean Béliveau ou René Angélil.
La députée Gentilcore croit qu’il faut éviter des décisions «arbitraires» et qu’il doit y avoir des critères précis et transparents.
La députée péquiste n’a «pas d’opinion» à savoir si l’homme de lettres Victor-Lévy Beaulieu ou le hockeyeur Guy Lafleur méritaient une cérémonie nationale.
Selon elle, c’est d’ailleurs au ministre de la Culture que revient le mandat de conseiller le gouvernement au sujet des cérémonies officielles.
«Le protocole est sous la direction du ministère des Relations internationales et c’est lui qui est chargé d’organiser les cérémonies, ce que je ne remets pas en cause. Mais tout ce qui touche le patrimoine culturel relève de l’expertise propre au ministère de la Culture et des Communications», souligne-t-elle.
Karl Tremblay a eu un hommage laïc
Au cabinet de la ministre Martine Biron, responsable du protocole, on plaide pour le respect de la volonté des personnes décédées et de leur famille lors des funérailles nationales.
«Au cours des dernières années, des hommages nationaux ont d’ailleurs été tenus dans des cadres entièrement laïcs – pensons notamment à Karl Tremblay en 2023, dont l’hommage s’est déroulé au Centre Bell, ou à Lise Payette en 2018, au Cinéma Impérial.»
«Dans chaque cas, les choix doivent refléter les volontés des défunts, et le gouvernement entend les respecter», a-t-on précisé dans une déclaration.
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