Funérailles de Guy Lafleur: le Canadien, une grande famille unie
Pratiquement tous les joueurs du CH étaient présents


Jonathan Bernier
Ils étaient plusieurs chez le Canadien, au cours des dernières semaines, à avoir planifié de partir en vacances dans les jours suivant la conclusion du calendrier régulier. Néanmoins, mardi midi, ils étaient presque tous présents pour rendre un ultime hommage à Guy Lafleur.
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Même Shea Weber était sur place. En fait, il n’y avait que deux absents: Tyler Pitlick, dont le camion de déménagement l’attendait à Calgary, et Jeff Petry, qui s’était empressé de retrouver sa conjointe et leurs trois enfants qu’il n’a que trop peu vus depuis leur retour au Michigan.
«Que pratiquement toute l’équipe soit là, ça représente beaucoup. Guy était une image très forte du Canadien. Nous l’avons dit souvent, mais le Canadien de Montréal représente une grande famille, a indiqué Brendan Gallagher, quelques instants avant le début de la cérémonie. Nous sommes tristes de le voir partir. Mais ça fait chaud au cœur de constater toute la vague d’amour que Guy reçoit des partisans, partout au Canada.»

Les commentaires et les messages de sympathie ont effectivement afflué d’un océan à l’autre depuis l’annonce du décès du Démon blond. Mardi, 1200 personnes prenaient place à l’intérieur de Cathédrale Marie-Reine-du-Monde. Et ils étaient quelques milliers de plus à l’extérieur.
«Voir tout ce monde défiler devant lui et tout ce que son décès a remué dans la ville, c’est vraiment spécial. C’est comme si tout le monde voulait célébrer sa vie», a mentionné Nick Suzuki.
«Guy était une légende. Je suis fier de pouvoir dire que j’étais ici aujourd’hui pour célébrer sa journée, a, de son côté, déclaré Mathieu Perreault. Les discours des anciens m’ont touché, comme ceux de la famille.»

L’inspiration de Ducharme
Évidemment, il n’y avait pas que les membres actuels du Canadien qui tenaient à être présents. Assistaient également à l’événement, bien sûr, d’anciens joueurs mais, également, d’anciens membres de l’état-major.
Comme Marc Bergevin, assis côte à côte avec son bon ami Pat Brisson. L’ancien directeur général a préféré passer son chemin en vitesse à la vue du représentant du Journal, contrairement à Dominique Ducharme. Ce dernier a pris quelques instants pour témoigner de l’héritage qu’a laissé le Démon blond à un paquet de jeunes Québécois des années 1970.
«Mon père était un grand partisan de Guy Lafleur. C’est donc la première vedette que j’ai vue à l’œuvre. Pour moi, il a été une véritable inspiration. Comme joueur, mais également dans sa façon de représenter le Canadien», a déclaré l’ancien entraîneur-chef du Tricolore.
«D’ailleurs, il a eu un impact sur la société en général. Pas seulement sur le hockey ou le Canadien, a-t-il poursuivi, après s’être fait tirer le portrait avec Carey Price. Alors, l’hommage qu’on lui a rendu aujourd’hui, c’était pleinement mérité.»

Un homme sans filtre
Président du Canadien de 1999 à 2011, Pierre Boivin tenait également à lui rendre hommage.
«On perd un grand joueur, mais également un grand citoyen. C’était un homme généreux, simple, qui n’a pas toujours eu la vie facile, mais qui a toujours su rester proche des partisans. J’ai eu le privilège, en tant que président du club pendant une dizaine d’années, de le connaître et de me lier d’amitié avec lui. Il a tellement travaillé pour la fondation et l'organisation. Il a toujours été très disponible. Je voulais lui faire un dernier au revoir et lui dire merci.»
Qu’a-t-il découvert de Guy Lafleur, au-delà du joueur de hockey qu’il avait tant adulé, au cours de ces années?
«Un homme qui n’a pas de filtre, qui est d’une honnêteté et d’une droiture complètes, a-t-il répondu, dans un éclat de rire. Un homme qui a toujours adoré l’organisation du Canadien de Montréal, qui était très heureux d’y revenir et qui a été un grand citoyen en plus d’être un grand joueur de hockey.»
Bref, un homme qui méritait pleinement les funérailles nationales qui lui ont été réservées.

Gary Bettman a fait le voyage

Le commissaire de la LNH, Gary Bettman (au centre), et son adjoint Bill Daly (absent sur la photo) ont été escortés par France Margaret Bélanger, présidente Sports et divertissement du Groupe CH, hier.
« On vient de compléter une douzaine de jours au cours desquels on a vécu beaucoup d’émotions, a raconté celle qui est l’une des principales organisatrices de l’événement. C’était important de donner le plus grand des respects à Guy l’homme, Guy la légende. »
« Tout s’est très bien passé, a assuré Mme Bélanger. C’était très beau et très émotif. Il y avait énormément d’anciens joueurs. Je pense que les gens voulaient venir pour voir Guy une dernière fois. »
Des souvenirs plein la tête


« C’est un peu dur. C’était mon ami plus que mon coéquipier peut-être. On se parlait souvent. Il avait une famille fantastique et formidable. Il était toujours joyeux. Guy Lafleur est un gars qui n’arrêtait jamais. Il va me manquer beaucoup. »
— Yvan Cournoyer

« Guy Lafleur était un gars authentique. Que tu sois à Montréal ou à Sudbury, n’importe où au Canada ou aux États-Unis, Guy était toujours le même. Tu parles de la combativité de Guy. Lors des matchs des Anciens, il pouvait marquer la moitié de nos buts. Ce qui me surprenait le plus, c’est qu’il faisait ses replis défensifs. C’était Guy. Lorsqu’il sautait sur la patinoire, il donnait tout ce qu’il avait. »
— Patrice Brisebois

« J’ai été bercée par les performances de Guy Lafleur quand j’étais petite. Ça marque plein de souvenirs familiaux. C’est une icône. Ça allait de soi que je vienne donner mes derniers respects à son égard. »
— Isabelle Charest, ministre responsable des sports au Québec

« Quand je suis arrivé comme coach au Forum, le premier qui m’a reçu, c’était Guy Lafleur. Je ne me suis pas fait dépeigner souvent dans la vie, mais lui avec ses grosses mains, il m’avait brassé la tête. Je m’en suis toujours souvenu. Je trouvais ça spécial. J’arrivais du programme olympique et de Moncton. Guy Lafleur, c’était gros. »
— Jean Perron

« Perdre un homme comme lui, c’est un gros tournant dans l’histoire du Canadien. On réalise combien il a marqué le Québec. Il a montré comment il était important de rester près des partisans et de prendre soin d’eux. C’est maintenant aux jeunes de garder la tradition, de ne pas oublier les 24 coupes Stanley et les équipes qui gagnaient. »
— Maxim Lapierre

« Je viens de Lachute, ce n’est pas trop loin de Thurso, le village natal de Guy. Tout le monde connaissait Guy. Il était une idole. Mes cousins ont joué contre Guy dans leur enfance. Comme Guy, j’ai joué pour les Remparts de Québec dans la LHJMQ. J’ai fini par jouer contre lui dans la LNH et ça me touche d’être ici pour ses funérailles. En 1981, Wayne Gretzky a joué avec Guy pour la Coupe Canada. Ce tournoi a vraiment changé Wayne. Il me disait qu’il considérait Guy comme un ami. Il avait soupé avec lui, il avait obtenu des conseils. Wayne a souvent dit qu’il est devenu un meilleur meneur grâce à ce tournoi avec Flower. »
— Kevin Lowe
« On constatait qu’il était un exceptionnel et nous n’étions pas les seuls à vouloir l’avoir [comme porte-parole]. Guy était un spécial et c’était le rêve de tous les Québécois de faire affaire avec lui. Ça m’est arrivé et je suis très fier. »
— Georges Guilbault, ancien vice-président Sherwood-Drolet

« J’ai toujours eu beaucoup de respect pour lui. Il était mon idole. Il a pavé la voie à tellement de joueurs. Quand on était jeunes et qu’on jouait au hockey dans la rue, c’est comme lui qu’on s’imaginait. La chevelure en moins, dans mon cas. »
— Tie Domi

« Guy était très généreux de son temps envers la LHJMQ. Il a toujours été reconnaissant et il acceptait de donner de son temps au hockey junior. On ne pouvait pas trouver un meilleur ambassadeur. »
— Gilles Courteau, commissaire de la LHJMQ

« Quand tu portes le chandail du Canadien, c’est spécial. C’est le chandail d’un peuple. Ce sont des légendes comme Maurice Richard, Jean Béliveau et Guy Lafleur qui ont réussi à faire la renommée du Canadien de Montréal et qui nous ont ouvert le chemin. C’était important d’être ici pour appuyer un de ceux qui sont passés avant nous. »
— Guillaume Latendresse

« On a été choyés d’avoir été son coéquipier pendant huit ans. Ce sont des souvenirs incroyables. De 1975 à 1980, il était le meilleur au monde. Partout où on allait, on était reçus comme des rois. Par l’entremise de Guy, on a vécu de beaux moments et on va s’en rappeler le restant de nos jours. »
— Yvon Lambert

« Il a suivi les traces des autres grands joueurs du Canadien. On ne s’attendait pas à ce que ça s’arrête, mais, avec le temps, on se rend compte qu’ils sont difficiles à trouver, les gars comme Guy Lafleur. Ce genre de joueurs, il n’y en a plus. Il faut s’inspirer de joueurs comme lui, pour revoir nos façons de faire, question d’avoir d’autres joueurs qui pourront imiter Guy Lafleur. »
— Enrico Ciccone
-Mathieu Boulay, Jean-François Chaumont et Jonathan Bernier