Froid extrême: des aînés confus exposés à des risques mortels

Les décès tragiques des derniers jours, particulièrement d’aînés, rappellent les risques liés à l’exposition au froid et soulèvent des enjeux importants de prévention, tant à domicile que dans les résidences pour aînés.

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Selon Dre Annik Dupras, interniste et gériatre au CISSS de Lanaudière à l’Hôpital Pierre-Le Gardeur, plusieurs scénarios peuvent mener à de tels drames.

«Ça peut arriver à n'importe quel citoyen là de sortir dehors puis de tomber dans un endroit non passant, de se blesser et de rester là et de tomber en hypothermie», rappelle-t-elle, au micro d’Alexandre Dubé, lundi, à QUB radio et télé, diffusé au 99,5 FM à Montréal.

Les efforts physiques comme le pelletage ou la marche par temps froid peuvent aussi provoquer des malaises graves.

Dre Dupras explique que les aînés, notamment ceux qui ont des troubles neurocognitifs, peuvent devenir subitement confus en raison d’un problème de santé aigu.

«On appelle ça un délirium par de la confusion aiguë et ça peut mener à des comportements qui vont ressembler à des personnes qui ont des troubles neurocognitifs avancés», précise-t-elle.

Cette confusion peut pousser des personnes à errer ou à quitter leur domicile, parfois sans être adéquatement vêtues pour affronter le froid.

La médecin souligne aussi que certaines personnes atteintes de troubles neurocognitifs peuvent «revenir dans le temps dans leur vie» et sortir de nuit en croyant aller travailler, sans conscience des conditions climatiques.

«Ils n’ont pas la notion du temps, poursuit-elle. Comment se vêtir selon la saison, souvent c'est là le problème. Ils ne vont pas nécessairement s’habiller pour -15 ou -20 degrés.»

Pour prévenir de tels drames, l’interniste et gériatre insiste sur la mise en place de mesures de sécurité adaptées, autant dans les résidences privées pour aînés qu’à domicile.

Elle évoque l’importance de dispositifs comme les alarmes sur les portes de secours, les systèmes de géolocalisation ou les serrures biométriques.

«Les mesures de sécurité devraient être instaurées pour qu’on ne se rende pas jusqu’à attendre que ça arrive et on se ramasse avec un évènement qui arrive à -25 degrés», souligne Dre Dupras.

Écoutez l'entrevue complète à QUB dans la vidéo ci-dessus.