Fredz au Festival d’été: son avenir sera glorieux

Entre bricoler des chansons seul dans sa chambre et les chanter sur les plaines d’Abraham, il y a un énorme pas que la nouvelle idole du rap québécois, Fredz, a franchi à une vitesse déconcertante.

L’auteur-compositeur-interprète de 23 ans, nouveau prince des chansons d’amour dont la carrière s’envole ici et en France simultanément, n’a pas caché sa fierté de pouvoir offrir «officiellement le plus grand concert de ma vie», mardi soir, au Festival d’été, devant des dizaines de milliers de personnes.

«J’ai créé ces chansons-là dans ma chambre, sans trop savoir si quelqu’un les écouterait un jour. Merci de m’avoir prouvé que j’avais tort», a-t-il déclaré, un large sourire illuminant son visage de gamin.

En balayant les Plaines des yeux, on a pu constater que Fredz plaisait à un large public, en particulier les enfants, qui étaient nombreux à chanter ses succès et à brandir des pancartes lui clamant leur amour.

Programmé en première partie de Bigflo et Oli, tête d’affiche de cette veillée de rap francophone, il a fait une entrée de star. Soutenu par trois musiciens, Fredz est apparu debout sur un escalier central orné d’une demi-lune, à la manière de Benson Boone il y a trois jours, pirouette en moins.

Charisme

Dans son costume gris aux touches argentées qui évoquaient son statut de nouvel ovni de la musique d’ici, Fredz a montré rapidement qu’il possédait ce charisme naturel et cette aisance scénique qui font les vedettes.

Avec l’expérience, celui qui est attendu à l’Olympia de Paris, plus tard cette année, devrait exploiter encore mieux ses atouts.

Sur les Plaines, hormis l’accueil chaleureux réservé aux titres Nova et Rappeler son..., sa prestation a pris son envol timidement, une partie du public mettant du temps à se laisser convaincre.

Les Plaines succombent

Fredz avait cependant plusieurs outils dans son coffre qu’il a su utiliser au bon moment. Le concert s’est sérieusement animé quand il a chanté La vérité, après avoir demandé aux spectateurs s’ils avaient déjà eu le cœur brisé. «Comment cette personne s’appelait?» a-t-il demandé à une festivalière. «Félix? La prochaine chanson est pour tout le monde. Sauf Félix.»

Tout à coup, ses mélodies rap/pop ont toutes fait chavirer les Plaines, en particulier Le stade, que tout le monde a chanté dans l’euphorie générale.

Une visite dans la foule pendant sa reprise de Paradis City, de Jean Leloup, a ensuite complété son opération séduction.

Pas de doute, l’avenir de ce jeune homme s’annonce glorieux. Ce n’est pas la dernière fois qu’on le voit sur les plaines d’Abraham.

Sarahmée en fuego

Le contraire aurait été étonnant, mais Sarahmée n’avait pas l’intention de tolérer des plaines d’Abraham amorphes sur le coup de 19h. «Québec, faites du bruit s’il vous plaît», a-t-elle suggéré d’entrée de jeu.

Le bruit réclamé a été entendu et la rappeuse qui a été élevée à quelques kilomètres des Plaines s’est nourrie de ce soutien des festivaliers agglutinés devant la scène en admission générale.

Elle a même reçu des «olé, olé, olé!», signe que le courant passait à 100 milles à l’heure.

«Je ne vais pas vous mentir, c’est quand même fou. Je viens de Québec, j’ai commencé le rap à Québec et là je suis sur les Plaines et vous êtes là», a mentionné celle qui a particulièrement fait mouche avec ses dansantes Ayoye et Fuego.