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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Fraude fiscale: la prison et 2M$ d’amendes pour Benoît Laliberté

Benoît Laliberté, ex-président de Jitec, en 2012.
Benoît Laliberté, ex-président de Jitec, en 2012. Photo Journal de Montréal
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Martin Jolicoeur et Francis Halin

2025-06-03T16:37:35Z
2025-06-03T19:31:27Z
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L’homme d’affaires Benoît Laliberté, un entrepreneur actif dans le domaine des télécommunications, vient d’être condamné à purger quatre ans de prison et à payer plus de 2M$ d’amendes pour fraude fiscale.

Accusé par Revenu Québec, le patron de Téliphone Corp. et de trois autres sociétés à numéro actives au Québec et en Colombie-Britannique a été reconnu coupable des huit chefs d’accusation qui pesaient contre lui.

Les résultats d’enquête présentés en cour auraient démontré que M. Laliberté, 52 ans, avait «volontairement participé, consenti ou acquiescé à l’accomplissement d’infractions» commises entre 2011 et 2017 par diverses sociétés dont il avait le contrôle.

Des retenues jamais remboursées

Plus concrètement, ces sociétés (4237561 Canada inc., Téliphone Corp., 0865944 BC Ltd. et 9064-6043 Québec inc.) auraient omis de déclarer et de payer à l’État des sommes retenues à la source sur la paie de leurs employés.

Le total de ces retenues à la source non remises au gouvernement du Québec s’élève à 1 621 263,04$. Ces fonds étaient normalement destinés à l’assurance-emploi, au Régime d’assurance parentale et au Régime des rentes du Québec, entre autres.

Pour parvenir à ses fins, l’homme d’affaires, originaire de Mont-Saint-Hilaire, s’était employé à mettre en place divers stratagèmes, dont l’utilisation de prête-noms, visant entre autres à brouiller les pistes des enquêteurs et à cacher son véritable rôle dans les activités des sociétés impliquées.

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Manipulation boursière

Benoît Laliberté avait fait parler de lui il y a une vingtaine d’années dans une affaire de manipulation boursière et de délit d’initié mieux connue sous le nom de «Jitec», l’entreprise dont il était le président.

Benoît Laliberté, tel qu’il se présente aujourd’hui sur les pages web de ses différentes entreprises.
Benoît Laliberté, tel qu’il se présente aujourd’hui sur les pages web de ses différentes entreprises. Photo Investel Capital Corp

Dans une décision de la Cour du Québec de 2008, la juge Lacerte-Lamontagne mentionnait que «Benoit Laliberté a profité de la bulle informatique pour vanter les mérites de sa compagnie et annoncer des contrats mirobolants». Elle en avait profité pour déplorer l’attitude méprisante du fraudeur envers les investisseurs.

Pour ces gestes, M. Laliberté a été reconnu coupable de 41 infractions à la Loi sur les valeurs mobilières et a été condamné en 2008 au paiement de 976 862$. En 2022, selon La Presse, l’homme d’affaires n’avait encore payé que 2,5% de la valeur des amendes.

Selon les informations disponibles sur son profil LinkedIn, M. Laliberté vivrait aujourd’hui à Miami, en Floride. Ce dernier s’affiche sur le web à titre de président de Invested Capital Corporation et United American Corp, deux sociétés partageant la même adresse floridienne.

United Corp aurait aussi des bureaux au Québec, à West-Brome, dans les Cantons-de-l’Est, et à Sainte-Marie-Madeleine, en Montérégie.

Au moment d’écrire ces lignes, le nouveau condamné à la prison n’avait pas donné suite à nos demandes d’entrevue.

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