Publicité
L'article provient de Le Journal de Québec
Justice et faits divers

Fraude familiale contre Hydro-Québec: un homme, son fils et sa bru ont reconnu avoir volé pour près de 200 000$ d’électricité

Ils enregistraient des comptes d’électricité au nom d’innocentes personnes

Mario Brousseau est en attente de sa sentence concernant une vaste fraude contre Hydro-Québec.
Mario Brousseau est en attente de sa sentence concernant une vaste fraude contre Hydro-Québec. Photo Agence QMI, MARIO BEAUREGARD
Partager
Photo portrait de Valérie Gonthier

Valérie Gonthier

2024-05-31T15:30:00Z
Partager

Trois membres d’une même famille ont récemment plaidé coupables d’avoir volé pour près de 200 000$ d’électricité sur une période de plus de 13 ans.

• À lire aussi: Un gros réseau de vol d’électricité démantelé

Mario Brousseau est le dernier à reconnaître avoir fraudé Hydro-Québec. Il avait été arrêté en 2020 au terme d’une longue enquête concernant des individus qui enregistraient des comptes d’électricité au nom d’innocentes personnes, afin d’éviter de payer.

Son fils, Simon Brousseau-Ouellette, ainsi que la conjointe de ce dernier, Nancy Arsenault, participaient aussi au stratagème. Ils ont reconnu leurs torts au début du mois au palais de justice de Longueuil.

Nancy Arsenault, en compagnie de son conjoint, Simon Brousseau-Ouellette, et le père de ce dernier, Mario Brousseau (de dos), discutent lors d'un récent passage en cour avec une avocate, en lien avec une fraude contre Hydro-Québec.
Nancy Arsenault, en compagnie de son conjoint, Simon Brousseau-Ouellette, et le père de ce dernier, Mario Brousseau (de dos), discutent lors d'un récent passage en cour avec une avocate, en lien avec une fraude contre Hydro-Québec. Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

Mario Brousseau contestait pour sa part les accusations, et son procès a débuté cette semaine.

Multiples requêtes

Mais les deux premières journées d’audience ont plutôt eu les allures d’un cirque, puisque l’accusé, qui se représente seul, a enchaîné les requêtes dans l’espoir d’en finir avec la justice. Ce dernier a d’ailleurs déjà été déclaré plaideur quérulent, pour avoir multiplié les recours judiciaires de manière excessive par le passé.

Publicité

Cette fois-ci, il demandait notamment que les procédures soient transférées dans un autre palais de justice, estimant que les juges de Longueuil n’étaient pas impartiaux. Il accusait même le procureur de la Couronne au dossier, Me Simon Lacoste, d’avoir dit lors d’une séance de négociations: «Ce sont mes juges et mes juges feront ce que je leur dis de faire.»

Mario Brousseau, au palais de justice de Longueuil.
Mario Brousseau, au palais de justice de Longueuil. Photo Agence QMI, MARIO BEAUREGARD

À la demande de Brousseau, les avocats et l'enquêteuse d'Hydro-Québec présents lors de cette rencontre ont dû venir témoigner en salle d’audience devant le juge Stéphane Godri, cette semaine. Ils ont démenti les allégations de Brousseau.

L’accusé avait aussi demandé un arrêt des procédures, invoquant de trop longs délais.

Mais de son propre aveu, il trouvait complexe de devoir scruter chacun des procès-verbaux depuis sa mise en accusation.

Le lendemain, l’homme de 62 ans a finalement annoncé qu’il plaidait coupable à des accusations de fraude contre Hydro-Québec et de vol d’identité. Les infractions s’étaient déroulées entre 2007 et 2020.

Mario Brousseau avait été arrêté en septembre 2020 dans cette résidence de Saint-Bruno-de-Montarville.
Mario Brousseau avait été arrêté en septembre 2020 dans cette résidence de Saint-Bruno-de-Montarville. Photo PIERRE-PAUL POULIN

L’enquête avait été lancée par la direction de l’intégrité et la protection des revenus d’Hydro-Québec, en 2018.

Plusieurs documents chez lui

Des citoyens s’étaient effectivement retrouvés avec des comptes en souffrance, avant de se rendre compte qu’ils s’étaient fait usurper leur identité.

Mario Brousseau et son fils Simon étaient propriétaires d’immeubles locatifs. Ils utilisaient les informations nominatives de leurs victimes afin de mettre les comptes d’Hydro-Québec à leur nom, à leur insu.

Chez Mario Brousseau, les enquêteurs ont retrouvé une foule de documents compromettants, comme des factures, des avis de retard en lien avec les comptes en souffrances, de documents fiscaux, mais aussi de fiches cartonnées contenant le nom, la date de naissance, le numéro d’assurance sociale et même le nom de jeune fille de victimes.

Les pertes reconnues par Mario Brousseau sont d’au moins 40 000$, celles de son garçon, 120 000$ et celles de sa bru, 21 000$.

Mario Brousseau avait déjà fait les manchettes en lien avec d’anciens logements du quartier Hochelaga-Maisonneuve, transformés en piquerie et en bordel.

Les coaccusés recevront leur peine cet été.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité