Frappes russes nocturnes en Ukraine: un mort et une vingtaine de blessés
AFP
La Russie a lancé une attaque aérienne d’ampleur contre des régions ukrainiennes dans la nuit de vendredi à samedi, faisant un mort et une vingtaine de blessés à Zaporijjia (sud), selon les autorités locales, et le président Volodymyr Zelensky a demandé à Washington et à Bruxelles d’agir.
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Les efforts diplomatiques pour trouver une issue à la guerre en Ukraine se sont accélérés ces dernières semaines sous la houlette de Donald Trump, mais n’ont produit pour l’heure aucun effet concret.
La Russie a, au contraire, intensifié ses frappes aériennes, lançant un record de drones contre le voisin qu’elle envahit depuis 2022.
Au moins une personne a été tuée et une vingtaine d’autres blessées dans des attaques russes nocturnes à Zaporijjia, une grande ville du Sud, ont indiqué dans Telegram les services de secours.
Trois mineurs, âgés de neuf à 16 ans, ont été hospitalisés, ont-ils ajouté.
Des photos, partagées par les autorités ukrainiennes, montrent des bâtiments en ruine et des pompiers tentant d’éteindre un incendie.
Des dizaines d’immeubles et de maisons se sont retrouvés sans électricité ni gaz à cause des frappes, selon le gouverneur régional Ivan Fedorov.
L’armée russe a lancé contre l’Ukraine 582 drones et missiles dans la nuit, a affirmé l’armée de l’air ukrainienne, disant en avoir abattu la majorité.
Au total, 14 régions ont été affectées par cette offensive, selon le président Volodymyr Zelensky.
Des attaques ont provoqué des incendies dans la région de Dnipropetrovsk, selon son gouverneur, Serguiï Lyssak.
Le ministère russe a assuré avoir effectué une «frappe massive» contre des cibles «militaires» en Ukraine. Moscou assure toujours ne pas viser d’infrastructures civiles, malgré les très nombreux éléments prouvant le contraire.
«Actions concrètes»
L’Ukraine, dans la nuit de mercredi à jeudi, avait été endeuillée par une attaque de grande ampleur qui avait fait au moins 25 morts, dont des enfants, dans une zone résidentielle de Kyïv, la capitale.
Cette attaque a été dénoncée par les partenaires occidentaux de Kyïv, de Washington à Bruxelles, Londres accusant par exemple Poutine de «saboter les espoirs de paix».
Volodymyr Zelensky a affirmé samedi que la Russie, en frappant encore l’Ukraine, montrait «son mépris total pour les paroles» des alliés.
«Nous comptons sur des actions concrètes», a-t-il dit, demandant aux États-Unis et à l’Europe de réagir.
M. Zelensky réclame des sanctions économiques plus efficaces contre la Russie afin d’affaiblir son économie. «Cette guerre ne s’arrêtera pas avec de simples déclarations politiques», a-t-il dit.
Ces nouveaux bombardements interviennent alors que les efforts diplomatiques pour régler le conflit qui fait rage depuis trois ans et demi s’enlisent, deux semaines après un sommet entre Vladimir Poutine et Donald Trump en Alaska.
L’Ukraine accuse la Russie de jouer la montre et de faire mine de vouloir négocier pour mieux préparer de nouvelles attaques.
L’armée russe, qui contrôle actuellement environ 20% du territoire ukrainien, a l’avantage sur le front.
Le ministère russe de la Défense a encore revendiqué samedi la prise de Komychouvakha, village de la région de Donetsk (est).
Ce type de déclarations, qu’elles viennent de Kyïv ou de Moscou, sont difficiles à vérifier de façon indépendante, par manque d’accès aux zones de combats.
L’Ukraine, en réponse, vise les infrastructures pétrolières et gazières en Russie, une façon de frapper au porte-monnaie le pays.
L’armée ukrainienne s’est félicitée samedi d’une frappe ayant provoqué un incendie dans la raffinerie Krasnodarsky, dans le sud de la Russie.
Les autorités de la région de Krasnodar ont confirmé qu’un feu s’était déclaré après la chute de débris de drones, mais ont dit l’avoir maîtrisé.
Le Kremlin avait indiqué jeudi que la Russie restait «intéressée» aux négociations de paix avec l’Ukraine, mais qu’elle continuerait de mener des frappes dans le pays tant que ses «objectifs» ne seraient pas atteints.
Moscou exige que l’Ukraine se retire de certains territoires qu’elle continue de contrôler partiellement, notamment de la région de Donetsk, et en fait une condition préalable à l’arrêt des hostilités. Kyïv rejette cette idée.