Frappes américaines en Iran: un «immense pari» de Donald Trump
Agence QMI
Les frappes américaines ciblées sur trois sites nucléaires iraniens de samedi soir constituent un «immense pari» du président américain, qui pourrait potentiellement accentuer les tensions dans la région, selon le membre associé à la Chaire Raoul-Dandurand Guillaume Lavoie.
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En entrevue à LCN, l’expert indique que Donald Trump prend un grand risque en effectuant ces bombardements qui sont préparés depuis de nombreuses années par les États-Unis.
«Ça nous amène une question pour laquelle il n’y a pas encore de réponse, qui est l’immense pari de Donald Trump, affirme-t-il. La volonté d’attaquer l’Iran pour en finir, ce sont des plans que le Pentagone a préparés depuis de nombreuses présidences.»
«Le grand pari de Donald Trump, c’est: est-ce que l’action posée par les Américains [signifie] la fin du régime iranien, des possibles violences et des répliques ou est-ce que c’est le début de quelque chose de nouveau, de presque pire ou de plus difficile encore à cibler? ajoute-t-il. Quelque chose qui ne finirait plus?»
Si la situation s’envenime, les États-Unis pourraient se retrouver plongés dans un conflit similaire à celui en Irak.
«On se souvient qu’en Irak, le but, c’était de changer les régimes, explique M. Lavoie. On se souvient de cette énorme bannière de mission accomplie. Mais ça a pris au moins encore 10 ans avant qu’essentiellement, ça se finisse un peu en queue de poisson.»
À la suite de l’attaque, le président américain a appelé l’Iran à négocier un accord de paix.
«Est-ce que les attaques américaines seront celles qui vont forcer l’Iran à dire: “On a déjà été très affaiblis au cours des dernières années, nous avons le dos au mur, nous avons une seule solution, celle d’une voie négociée vers la paix”?» demande-t-il.
«Sinon, presque dans un désespoir de cause, le régime ne pourra pas accepter d’avoir été ainsi attaqué [...] et voudra prendre tous les moyens pour répliquer, ne serait-ce que pour envoyer le message qu’il faut encore le craindre, ajoute-t-il. Ces répliques-là pourraient être directes ou indirectes.»
L’Iran pourrait d’ailleurs décider de bloquer le détroit d’Ormuz, par lequel transitaient environ 20 millions de barils de pétrole par jour en 2023, selon BBC News.
L’acheteur principal du pétrole iranien, la Chine, pourrait alors se retrouver lourdement affecté indirectement.
«Est-ce que la Chine sera heureuse de voir les Américains potentiellement jouer avec ses capacités de s’approvisionner en pétrole?» demande-t-il.
Lors d’un point de presse accordé dimanche matin, le secrétaire à la Défense américain, Pete Hegseth, a indiqué que la frappe a eu «l’effet escompté», mais que l’évaluation des dommages «prendra beaucoup de temps».
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus.