Francos de Montréal: Pierre Lapointe lance les festivités avec éclat au TNM


Frédérique De Simone
Pierre Lapointe s’est déposé jeudi soir au Théâtre du Nouveau Monde (TNM) pour une brève série de concerts qu’il donnera tout au long de la fin de semaine à l’occasion des Francos de Montréal.
Un rêve de jeunesse enfin réalisé pour l’auteur-compositeur-interprète, qui a avoué à la blague, en début de présentation, qu’il gardait, depuis son départ de l’école de théâtre, la frustration du désir inassouvi de n’avoir jamais pu y jouer en tant qu’acteur.

Pour son concert, le prof de musique de Star Académie a offert jeudi une version dynamique de son nouveau spectacle Chansons démodées pour ceux qui ont le cœur abîmé, lancé en toute intimité au Gesù, en mars dernier.
Il y a ainsi présenté la grande majorité des pièces de son album Dix chansons démodées pour ceux qui ont le cœur abîmé, emportant avec lui sur scène une ambiance tant chaleureuse et feutrée que réconfortante.
Il s’est aussi permis, au passage, d’y ajouter quelques-uns de ses classiques personnels, dont Deux par deux rassemblés et la pièce Tel un seul homme, parue il y a 20 ans sur son premier album, qui lui donne aujourd’hui l’impression de relire une carte postale du passé et qu’il trouve, encore à ce jour, trop bien écrite par rapport au reste de son premier ouvrage.

«C’est la seule chanson sur mon premier album que j’ai gardée dans tous mes concerts. Je trouve que mon écriture a beaucoup évolué depuis. Il y a des chansons que j’ai écrites que je ne pourrais pas rechanter», a-t-il confié à son public, admettant que réécouter son premier album avait été une épreuve remplie de malaises pour lui.
L’expert en relations amoureuses
Entre ses chansons, Pierre Lapointe s’est amusé, jeudi soir, à blaguer avec les spectateurs du TNM, variant avec doigté le ton de la présentation. Il a profité d’ailleurs de l’un de ses apartés pour transmettre son savoir sur les relations amoureuses, dont il se dit aujourd’hui expert.
«Chaque être humain se doit de tomber en amour avec un connard (ou une conasse)», a-t-il lancé à la foule avec ironie, expliquant le schème des relations toxiques dans lesquelles il a déjà été embourbé et l’importance de s’en sortir à la première occasion.
«Comme je suis un artiste et qu’on transforme la marde en magie, bien ça donne des maudites belles chansons», a-t-il ensuite convenu en rigolant, tout juste avant d’interpréter Le retour d’un amour et La plus belle des maisons – qu’il a pour l’occasion jouée seul au piano.

Accompagné du duo Fortin-Poirier au piano à queue – qui avait pour mission d’impressionner Pierre avec une nouvelle pièce chaque soir – et d’un quatuor à cordes – invité spécialement pour les Francos –, le chanteur a opté pour une mise en scène sobre, n’utilisant comme décor qu’un montage de ballons métalliques qui réfléchissaient la lumière.
Ainsi, la mélancolie des textes, la poésie et l’immense talent d’interprète de Lapointe occupaient tout l’espace de la scène.
Le public s’est pour sa part montré très attentif tout au long de la soirée, buvant chacune des chansons comme un verre de limonade en pleine canicule et applaudissant chaudement à la fin de chacune d’entre elles.

Pour sa première partie, Pierre Lapointe a fait appel à Édouard Tremblay-Grenier, fils de Mara Tremblay et du Chick’n Swell Daniel Grenier.
Les Francos de Montréal seront officiellement lancées vendredi et se poursuivront jusqu’au 21 juin. Pierre Lapointe sera quant à lui de retour au TNM et s’y produira tout au long du week-end.
Pour ne rien manquer de la programmation: francosmontreal.com.