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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

François Legault ne doit pas faire un Joe Biden de lui-même

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Photo portrait de Rémi Nadeau

Rémi Nadeau

2025-06-26T04:00:00Z
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François Legault peut penser qu’il a les capacités et la motivation de sauver les meubles, mais il n’a pas le choix de se demander si la CAQ aurait de meilleures chances de remontée avec un autre pilote.

La politique est cruelle et les montagnes russes qu’elle fait vivre sont éprouvantes sur le plan personnel.

Le premier ministre a connu l’euphorie de la prise de pouvoir, d’une deuxième victoire écrasante en 2022 et de sommets de popularité.

Il a redonné beaucoup d’argent aux Québécois, a augmenté les salaires et a marqué des points sur l’identité.

Mais ça ne tient plus.

Les paris risqués dans les entreprises, les réformes qui ne livrent pas encore la marchandise, le déficit, tout ça a laissé des traces.

Le sol se dérobe sous ses pieds.

Ce doit être dur de sentir qu’il faut passer le flambeau quand la perception paraît irréversible.

Surtout qu’il s’agit d’un parti qu’il a créé de toutes pièces; ce serait comme confier son enfant à quelqu’un d’autre.

Le moment est néanmoins peut-être arrivé.

Laisser le temps

Joe Biden, en se retirant moins de trois mois avant la fin, n’a pas laissé suffisamment de temps à Kamala Harris pour rattraper Donald Trump.

Le Parti libéral du Canada, lui, est passé de 20% à 44% d’appuis, alors que Justin Trudeau quittait le navire se dirigeant vers un récif.

Depuis, avec Carney, la croisière s’amuse.

Le négligé?

François Legault a éliminé la condition d’appui populaire qu’il posait pour solliciter un troisième mandat.

Amateur de hockey, il soupèse la possibilité de jouer la carte du négligé.

Peut-être que Paul St-Pierre Plamondon exposera ses faiblesses en sentant la chaleur, et que Pablo Rodriguez, peu testé pendant la course du PLQ, trébuchera dans ses lacets.

Par contre, si la CAQ se retrouvait avec moins de cinq sièges comme le laissent croire des projections, la pente serait dure à remonter pour celui ou celle qui prendrait la place après 2026.

Legault doit réfléchir pendant ses vacances.

S’il a un doute, il devra céder sa place maintenant.

Sinon, mener bataille avec la survie de son parti entre les mains.

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