François Legault: le chef qui s’accroche


Nathalie Elgrably
La popularité de François Legault dégringole et le bilan de son gouvernement est désastreux. Mais qu’importe, le premier ministre s’accroche, il tient bon, il veut «finir la job».
Mais quelle job, au juste? Celle de diriger un Québec qui, sous sa gouverne, a vu ses services publics s’effondrer, son déficit exploser, et sa crédibilité entachée par la première décote du gouvernement en 30 ans?
Arrogance
La posture arrogante de Legault constitue l’illustration québécoise du syndrome d’hubris tel que décrit par Lord David Owen, neurologue et ancien ministre britannique, dans son ouvrage The Hubris Syndrome: Bush, Blair and the Intoxication of Power (2007).
Owen associe ce syndrome à une altération de la personnalité induite par l’exercice prolongé du pouvoir. Parmi les symptômes figurent une perte de contact avec la réalité, une confiance excessive en son propre jugement, un mépris des conseils ou des contre-pouvoirs, et un refus de se retirer, même lorsque cela devient nécessaire.
Comment ne pas reconnaître notre premier ministre dans cette description?
Depuis trop longtemps, Legault ignore les signaux d’alarme, et les crises à répétition n’ont pas réussi à le convaincre qu’il est temps de passer le flambeau. Au contraire, il croit que sa vision, même désavouée par les électeurs, est la panacée pour le Québec. Cette déconnexion entre la réalité et son discours est stupéfiante!
Système
L’hubris de Legault n’est pas seulement un défaut personnel, elle est symptomatique d’un système politique qui valorise le pouvoir au détriment de la responsabilité. En s’accrochant à son poste, Legault indique qu’il privilégie son ambition personnelle plutôt que l’intérêt collectif.
Or, il est temps que Legault comprenne que le Québec a besoin d’un leader qui place le bien-être des citoyens au cœur de ses préoccupations. Et on comprend pourquoi G. B. Shaw écrivait: «Les politiciens, c’est comme les couches pour bébés. Il faut les changer souvent, et pour les mêmes raisons.»