François Legault «haït les docteurs», selon l’ex-ministre Yves Bolduc
Agence QMI
L’ancien ministre de la Santé, Dr Yves Bolduc, est d’avis que le premier ministre François Legault «haït» les médecins, et que sa prise de parole de jeudi soir pour annoncer l’arrivée d’une loi spéciale en est un exemple probant.
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En entrevue à LCN, jeudi après-midi, celui qui a été député du Parti libéral du Québec entre 2008 et 2015 déplore la décision du gouvernement et lui reproche de manquer de respect envers les médecins.
«C’est une très grande déception, dit-il. J’ai fait deux négociations du côté ministériel comme ministre de la Santé et ministre de l’Éducation [et] il y avait beaucoup de respect de chaque côté et on n’a jamais eu besoin d’une loi spéciale. Il faut vivre avec ces gens-là avec la loi spéciale. Les médecins vont être très méfiants face au gouvernement.»
Il va même jusqu’à avancer que le chef caquiste a une dent contre les médecins.
«C’est un discours de division comme on voit aux États-Unis, qui essaient de faire deux parties, les bons et les méchants, dit-il. On n’est plus des collaborateurs, on est rendu des ennemis.»
«Vous avez quelqu’un qui, dès le départ, s’est cadré, ajoute-t-il. Il haït les docteurs, on le sent. Son discours est négatif.»
M. Bolduc estime que les gouvernements ayant précédé celui de la Coalition avenir Québec avaient mieux fait afin de garder un meilleur climat de négociations.
«Il a l’air de dire que ça n’a jamais bien été, fustige-t-il. Je peux vous dire que ça n’a jamais mal été comme ça va mal actuellement, alors qu’on a tous les éléments, les groupes de médecine de famille, des spécialistes qui sont prêts à collaborer.»
«C’est du manque de respect. J’ai toujours trouvé que François Legault avait fait une belle carrière politique, continue l’ex-ministre. Christian Dubé a aussi bien fait à certains niveaux, mais quand c’est rendu que vous rentrez avec la hargne et de la colère [...] c’est directement de dire non tout de suite.»
Selon lui, le controversé projet de loi 106 pourra difficilement être mis en application s’il est adopté dans sa forme actuelle.
«Vous avez un projet de loi [qui fera en sorte que] les hôpitaux vont devenir une prison parce que les gens vont être obligés de travailler, soutient-il. On ne pourra même plus sortir de la province pour aller travailler ailleurs, donc plus de contact avec les autres. J’ai hâte de voir les pénalités. Les constitutionnalistes vont même se poser la question, est-ce légal?»
«Ce qu’on voit, c’est un gouvernement au désespoir, qui essaye de mettre des mesures en place sans trop savoir ce que ça va donner après, renchérit-il. Le projet de loi 106, il peut le passer. L’applicabilité, ça, ça va être une autre affaire.»
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus