François Legault et le tabou du visage anglais de Montréal


Gilles Proulx
Le peuple québécois n’a aucun avenir si sa propre métropole lui échappe, ce qui est en train d’arriver pendant que François Legault nous endort avec ses chaleureuses balivernes sur une meilleure immigration mieux francisée.
Pendant que son office de la langue s’enfarge dans les Go Habs Go sur les autobus et que la métropole s’apprête à voter pour un trio de candidats à sa mairie également non nationalistes, notre premier ministre François Legault a prononcé avant-hier un long discours qui évitait soigneusement d’aborder la grossière évidence de l’anglicisation visuelle de Montréal et du Québec.
Avec ses bonnes intentions qui pavent le chemin de l’Enfer, François Legault me faisait penser à un agriculteur qui épand des semailles sur un terrain sec où rien ne poussera.
Années 1960
Montréal est revenu à son visage de ville nord-américaine cheap des années 1950.
J’invite le ministre Jean-François Roberge, responsable de la langue, à une petite balade avec moi au centre-ville de Montréal... question de lui montrer ce dont je parle!
Ma plus récente découverte est Sting Security, en belles lettres écrites sur un véhicule immatriculé au Québec où la plaque qui dit Je me souviens ment.
Bienvenue à Sting Security qui vient rejoindre la cohorte des milliers de noms anglicisants comme livraison Top Gun ou les garages Bumper to Bumper, etc.
Combat prioritaire
Si on laisse Montréal s’angliciser et se répéter le mantra (faux) du «territoire non -cédé», si on surfinance allègrement les cégeps et universités anglophones pour accélérer d’angliciser nos jeunes, on envoie le signal de s’angliciser aux immigrants.
Le combat pour franciser le visage de Montréal et du Québec n’est donc pas secondaire, mais fondamental. Voilà une chose que comprenaient feu Guy Rocher, Camille Laurin et René Lévesque, dont notre premier ministre aime pourtant à dire qu’il s’inspire.