Publicité
L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

François Legault couronne Paul St-Pierre-Plamondon comme son principal adversaire

Photo Dominick Ménard
Partager
Photo portrait de Josée Legault

Josée Legault

2023-05-16T04:00:00Z
Partager

98,61 %. Comme vote de confiance, celui dont François Legault fut béni en congrès par ses militants n’a rien d’étonnant. 

Cherchant à tourner la page sur leur début cahoteux de second mandat, les caquistes ont montré qu’ils aiment leur chef fondateur. Pour vrai. Ils l’admirent et lui doivent tout.

L’ascendant de M. Legault sur ses troupes est intact. Pour un parti au pouvoir depuis 5 ans, une telle osmose entre un chef et sa base, c’est du jamais-vu.

On traite les caquistes de «suiveux». La réalité est plutôt que la CAQ est tout sauf un parti classique de militance et de débats houleux. C’est un parti de pouvoir et d’organisation.

  • Écoutez la rencontre Montpetit- Fortin, dans laquelle ils discutent du sujet, diffusée chaque jour en direct 13 h 55 via QUB radio :

À preuve, voyant une légère baisse dans le dernier sondage Léger/TVA, mais plus marquée dans la région de Québec à cause de sa promesse brisée du troisième lien, la famille caquiste a serré les rangs et vite séché ses larmes. 

Publicité

La CAQ dominant toujours chez les francophones, pour nettoyer l’ardoise, M. Legault a profité du congrès pour ramener son parti à ses racines originelles. Celles d’une coalition «économique et nationaliste» capable de brouter dans les talles péquistes et libérales francophones.

Dans son discours, le premier ministre rayonnait de bonheur devant son score quasi parfait. Plus étonnamment, on l’a vu pressé d’en découdre avec le Parti Québécois et son chef Paul St-Pierre Plamondon (PSPP).

Un nouvel adversaire

En remontée depuis sa défaite historique du 3 octobre, le PQ s’est hissé au 2e rang chez les francophones et au premier dans la région de Québec. François Legault a choisi de ne pas l’ignorer. 

De toute évidence, malgré la domination de la CAQ dans les sondages et du temps précieux dont elle jouira d’ici les élections de 2026, la remontée du PQ le chicote.

Après tout, s’il a créé la CAQ, c’était pour tenter de remplacer son ancien parti par une nouvelle formation nationaliste non souverainiste. C’est pourquoi, en donnant de l’importance au PQ, certains y voient une erreur tactique.

Seul le temps le dira. Braquer les projecteurs sur un adversaire dont la popularité monte est néanmoins un pari risqué.

Pour Québec solidaire, le coup fait mal. Rappelons que M. Legault, sachant que QS lui posait zéro menace électorale, avait identifié Gabriel Nadeau-Dubois comme son principal adversaire.

  • Écoutez la rencontre Nantel-Durocher diffusée chaque jour en direct 15 h via QUB radio :

Québec solidaire détrôné

Or, le voilà détrôné au profit du chef péquiste, couronné à son tour par François Legault comme son nouvel adversaire principal.

Issu lui-même du sérail péquiste, M. Legault sait toutefois qu’il ne peut pas diaboliser le PQ ni qualifier son option souverainiste de dangereuse. Il s’y prend donc autrement.

«Le problème avec le PQ, lance-t-il, c’est qu’il mise tout sur le Grand Soir de la souveraineté.» Son argument est que contrairement au PQ, la CAQ est prête à faire avec les «pouvoirs actuels» du Québec. Ce faisant, dit-il, elle peut «agir» sur la laïcité et la protection du français. 

Pendant que, depuis l’abandon du troisième lien, les partis d’opposition martèlent que la CAQ est «brouillonne» et «pas fiable», M. Legault tente de définir PSPP comme un chef menotté par son option.

Pour le moment, parce qu’il est promu par le premier ministre au rang d’adversaire crédible, le chef péquiste ressort non moins gagnant de l’exercice. Pour le chef d’un caucus de trois élus, ce n’est pas rien.

Reste à savoir si Paul St-Pierre Plamondon saura mieux capitaliser sur sa nouvelle couronne que Gabriel Nadeau-Dubois n’a su le faire. 

Publicité
Publicité