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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

François Legault brasse les cartes: voici les gagnants et les perdants du remaniement ministériel

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Photo portrait de Geneviève Lajoie

Geneviève Lajoie

2025-09-10T20:50:05Z
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François Legault est face à son destin politique: il a abattu une de ses dernières cartes pour tenter de reconquérir le cœur des Québécois. Loin du remaniement d’envergure attendu, le premier ministre fait le pari qu’il sera en mesure de relancer son gouvernement avec à peu près la même brochette de ministres. «À l’âge que j’ai, je ne suis plus dans les concours de popularité!» a-t-il conclu au terme de l’exercice. Survol des gagnants et des perdants du jeu de la chaise musicale.

Les victorieux

Photo d’archives
Photo d’archives

– Sonia LeBel

– Jonatan Julien

– Ian Lafrenière

– France-Élaine Duranceau

Politicienne solide, Sonia LeBel ajoute une nouvelle corde à son arc en obtenant l’Éducation. Après cinq ans comme présidente du Conseil du trésor, elle a pu se faire les dents en négociant avec les syndicats, l’épine aux pieds des ministres de l’Éducation. Alors que plusieurs observateurs pensaient qu’il serait renvoyé sur les banquettes arrière, Jonatan Julien succède à Geneviève Guilbault à la tête du ministère casse-gueule des Transports. Lors de la cérémonie d’assermentation, au moment de le féliciter, François Legault lui a d’ailleurs chuchoté à l’oreille qu’une «grosse job» l’attendait. Critiquée pour son manque de compassion à l’Habitation et ses vêtements luxueux, France-Élaine Duranceau prend du galon. C’est elle qui tiendra désormais les cordons de la bourse du trésor public. Alors que le Québec est aux prises avec un déficit historique, elle aura la lourde tâche de faire le ménage dans les dépenses de l’État. «On ne l’appellera pas Cruella!» a même blagué le PM.

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Le noyau dur reste en place

Photo d’archives, Stevens LeBlanc
Photo d’archives, Stevens LeBlanc

– Eric Girard

– Christine Fréchette

– Christian Dubé

– Jean Boulet

François Legault avait monté les attentes en annonçant un rebrassage de cartes majeur dans son équipe dès le mois de juin. Mais le club sélect de ministres n’a pas beaucoup changé. À plus forte raison, le noyau dur formé d’Eric Girard aux Finances, de Christine Fréchette à l’Économie et l’Énergie, de Christian Dubé à la Santé et de Jean Boulet au Travail reste inchangé, au grand dam de plusieurs députés caquistes qui ne souhaitaient pas que des modifications cosmétiques. Alors que la guerre tarifaire avec les États-Unis de Donald Trump se poursuit, le premier ministre a choisi de conserver de la stabilité dans les ministères à vocation économique. Il promet une nouvelle vision économique pour le Québec et s’engage à trouver une manière de «soulager le portefeuille» des citoyens malgré l’état peu enviable des finances publiques.

Un quatuor pour le troisième lien

Photo d’archives, Stevens LeBlanc
Photo d’archives, Stevens LeBlanc

– Jonatan Julien

– Geneviève Guilbault

– Bernard Drainville

– Jean-François Simard

Signe qu’il fait une croix sur ses chances de séduire les électeurs montréalais, François Legault a placé ses pions pour faire du troisième lien un enjeu des prochaines élections. En nommant les élus de la région de Québec Jonatan Julien aux Transports, Geneviève Guilbault aux Affaires municipales, Bernard Drainville à l’Environnement et Jean-François Simard responsable de la Capitale-Nationale, le premier ministre s’assure qu’un quatuor farouchement pro-troisième lien entre Québec et Lévis occupe le haut du pavé. Les écolos n’ont qu’à bien se tenir: le nouveau géant vert du gouvernement a déjà déclaré que, pour certains projets comme le troisième lien, «lâchez-moi avec les GES!».

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Les recrues

Photo d’archives
Photo d’archives

– Donald Martel

– Samuel Poulin

– Amélie Dionne

– Éric Girard

À la tête d’un gouvernement impopulaire, François Legault n’avait d’autre choix que d’amener un peu de sang neuf dans son cabinet, ne serait-ce que pour calmer la grogne à l’interne. Il promeut le député de Bécancour, Donald Martel, à titre de ministre de l’Agriculture. Vieux routier caquiste, Martel aura dû ronger son frein pendant sept ans avant d’accéder au Saint des Saints. Sa nomination a été chaudement accueillie par les députés d’arrière-ban réunis mercredi dans l’Agora de l’Assemblée nationale. La députée de Rivière-du-Loup–Témiscouata, Amélie Dionne, le Jeannois Éric Girard et le Beauceron Samuel Poulin sont aussi promus ministres. Avec la démission surprise d’Andrée Laforest, il fallait un nouveau ministre originaire de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean autour de la table. L’arrivée de Samuel Poulin au cabinet n’est pas étrangère à la montée des conservateurs d’Éric Duhaime en Beauce.

L’aile bleue intacte

Photo d’archives
Photo d’archives

– Simon Jolin-Barrette

– Mathieu Lacombe

– Jean-François Roberge

Freiner l’exode des électeurs vers le Parti Québécois s’annonce ardu pour François Legault. Le premier ministre conserve son aile bleue intacte pour tenter de renverser la tendance. Une surenchère identitaire entre péquistes et caquistes est à prévoir d’ici le prochain scrutin. Les ministres plus nationalistes comme Simon Jolin-Barrette, Mathieu Lacombe et Jean-François Roberge conservent leurs dossiers respectifs: la protection de la langue française, la culture, la laïcité et l’immigration seront au cœur de la prochaine campagne électorale. Le gouvernement a déjà annoncé ses couleurs et promet de légiférer pour interdire les prières de rue. Les nouvelles cibles de nouveaux arrivants feront l’objet de consultations et de débats au cours des prochaines semaines.

Ceux qui perdent des plumes

François Bonnardel, ex-ministre.
François Bonnardel, ex-ministre. Photo d’archives, Stevens LeBlanc

– François Bonnardel

– Maïtée Blanchette Vézina

– Bernard Drainville

Plusieurs des perdants du remaniement n’étaient pas présents mercredi à l’Assemblée nationale, signe de leur mécontentement. Évincé du Conseil des ministres, François Bonnardel, qui a passé un mauvais quart d’heure à la commission Gallant au sujet du fiasco SAAQclic, brillait par son absence. Celle qui occupait jusqu’ici la tête du ministère des Ressources naturelles et des Forêts, Maïtée Blanchette Vézina, retourne elle aussi sur les banquettes arrière. Elle avait fait l’unanimité contre elle avec sa réforme du régime forestier. S’il n’a pas été exclu du Saint des Saints, c’est un secret de Polichinelle que Bernard Drainville n’ait pas obtenu un poste à vocation économique qu’il convoitait. Après avoir affronté les syndicats du réseau de l’éducation pendant trois ans, il aura fort à faire pour convaincre les écologistes qu’il est la bonne personne pour défendre l’environnement au sein du gouvernement.

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