François Legault a confiance en Northvolt: «On aura besoin de batteries des véhicules électriques dans l'avenir»
Il tient à rappeler qu’une bonne partie de l’argent public du mégaprojet de 7 G$ de Northvolt est lié à la fabrication de batteries


Francis Halin
Malgré la perte du contrat de 3 milliards de dollars de BMW, les craintes qu’aurait Volkswagen, l'incertitude de l'échéancier du projet d'usine ici et les récents enjeux de sécurité soulevés par des médias suédois, le premier ministre François Legault a confiance en Northvolt.
Pour le premier ministre québécois, il ne fait pas de doute que l’«on aura besoin de batteries des véhicules électriques dans l'avenir».
Jeudi dernier, l’usine ontarienne d’Oakville de Ford, qui devait fabriquer des véhicules électriques, a annoncé qu'elle reviendra à la production de camions à essence Super Duty.
Alors que plusieurs voix s’interrogent sur l’ampleur de l’argent public consacré au plus gros projet privé de l’histoire du Québec qu'est Northvolt, François Legault a tenu à rappeler qu’une bonne partie des sommes octroyées par l'État sont conditionnelles à la fabrication des batteries.

«Les investissements des deux gouvernements – il y en a plus d’Ottawa que de Québec – vont être faits au fur et à mesure de la production de batteries pour une bonne partie», a indiqué François Legault, en marge d’une annonce d’Airbus, à Mirabel, mardi.
«Si jamais ça ne se faisait pas, il n’y a aucune raison de croire ça, les montants investis par les gouvernements ne seraient pas là», a-t-il ajouté.
«Il y a une clause IRA [Inflation Reduction Act] où l’on vient être compétitif avec le programme américain. Si jamais le programme américain disparaissait, notre aide [disparaîtrait] aussi», a-t-il expliqué.
Northvolt nous coûte cher et le projet est en difficulté. Au lieu de piger davantage dans nos poches, Québec devrait réduire le fardeau fiscal et réglementaire, ce qui rendrait la province plus attrayante pour toutes les entreprises. #polqc #assnat pic.twitter.com/0mYt27SszR
— IEDM - MEI (@iedm_montreal) July 24, 2024
De son côté, Northvolt insiste pour dire au Journal que «les seuls fonds publics présentement engagés dans le projet du Québec sont un prêt 100% remboursable pour l’acquisition du terrain situé à Saint-Basile-le-Grand et McMasterville».
Lundi dernier, Le Journal rapportait par ailleurs que moins de deux mois après avoir quitté Hydro-Québec, une ex-cadre est devenue lobbyiste pour Northvolt.
Northvolt se défend
Ces derniers jours, des médias européens ont levé le voile sur des pratiques de Northvolt, notamment sur le fait que certains produits auraient été manipulés sans équipements de protection appropriés.
Questionné par Le Journal, Northvolt a rétorqué qu’elle améliore de jour en jour son programme de santé et sécurité.

«Ce programme prévoit notamment des rapports d’évaluation des risques, des formations obligatoires pour l'ensemble de la main-d’œuvre et un programme de rapports volontaires des risques par les employés. Lorsqu’un incident est rapporté, celui-ci fait l'objet d'une enquête interne», a souligné sa porte-parole, Emmanuelle Rouillard-Moreau.
«À la suite de cette enquête, et basées sur les conclusions, nous apportons, lorsque nécessaire, des modifications à la formation, aux routines, aux méthodes de travail et/ou à l'environnement physique de travail», a-t-elle ajouté.
«Nous sommes également en échange constant avec les autorités, qui contribuent elles aussi à apporter des améliorations continues et concrètes à notre programme», a-t-on conclu.