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Culture

François Chénier confirme sa rupture

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Daniel Daignault

2024-08-15T10:00:00Z
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François Chénier profite d’une belle période de sa vie alors qu’il campe, pour son plus grand plaisir et le nôtre, Symphorien sur scène, et qu’il collabore au one man show de son bon ami, le comédien Michel Charette. Celui qui s’est fait connaître grâce à Watatatow et à Radio-Enfer ne manque pas de projets!

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François, croyais-tu que la pièce Symphorien connaîtrait un tel succès?

Dans n’importe quel projet, il y a toujours l’angoisse du départ, à savoir: «Est-ce que ça va marcher?» Mais là, on y ajoutait une pression de plus du fait de la dimension Symphorien. On se demande toujours où les gens vont rire, si on est à côté de la track, mais il ne faut pas tenir compte de ça avant la première parce que notre regard est erroné. Ce qui me stressait le plus, le soir de la première, était que la femme et le fils de M. Latulippe soient présents. Après cette représentation, quand on a vu que ça fonctionnait, notre perception a complètement changé. Finalement, l’effet Symphorien fonctionne partout, autant à Montréal qu’au Saguenay ou à Rouyn-Noranda. Une tournée de Symphorien, c’est le fun à faire.

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T’es-tu préparé de façon particulière pour jouer ce rôle?

Je dois dire un gros merci à Louis Saia, qui m’a presque forcé à porter une prothèse dentaire, qui est le moule des dents de M. Latulippe. Ils avaient l’empreinte de ses dents, à Radio-Canada, parce qu’il avait fait des Bye Bye ou je ne sais quoi. Alors à partir de cette empreinte, on m’a fait une prothèse buccale, et j’avais la vraie dentition de M. Latulippe. Louis m’a dit que j’allais chialer au début pour ce qui est de l’articulation, mais que ça allait bien me servir, et il avait tellement raison! Ça m’a beaucoup aidé, la moitié de la job était faite. Après ça, il faut changer sa voix.

Quand tu regardes le chemin accompli, quel est ton constat?

Je suis pas mal là où je voulais être. Je le dis toujours en blague, parce qu’il n’y a pas une entrevue où je ne parle pas de mon travail avec Michel, mais dans un bon duo, ça prend toujours une vedette et un génie, et on sait que Michel est la vedette! Quand j’étais petit, je ne voulais pas être une vedette, ce n’était pas mon but de faire ce métier. Michel, lui, par sa personnalité, en est devenu automatiquement une, alors que moi, je suis plus effacé. Je voulais juste jouer des personnages différents de qui je suis, et à mon avis, j’ai réussi à accomplir ça.

Qu’est-ce que Symphorien a changé dans ta vie?

Un premier rôle ou un rôle-titre qui a une aura, je ne pensais pas en jouer dans ma vie. Le producteur Martin Leclerc m’avait dit, il y a environ 10 ans, qu’il me verrait bien jouer Symphorien. Il avait déjà développé l’idée et il travaillait sur l’acquisition des droits... Il a été visionnaire là-dedans et il a tenu parole. Quand j’ai su que j’allais jouer ce rôle, j’ai capoté! Des amis d’enfance m’ont téléphoné pour me rappeler que, lorsque j’avais 15 ans, je leur disais que je voulais être le Gilles Latulippe de ma génération! J’avais oublié ça, et ce n’est pas exactement ce qui est arrivé, mais je l’ai quand même joué. C’est capoté. Ça a pris trois ou quatre publics avant d’arriver à m’approprier le personnage sans l’imiter.

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Vous donnez la dernière représentation de Symphorien le 22 septembre?

Oui. On termine le projet à la Place des Arts, mais il n’y a rien qui dit qu’on ne le laissera pas dormir une petite année et demie ou deux avant de le ramener. Les gens auront peut-être envie de revoir ce show-là; la magie de Symphorien a tellement bien opéré au théâtre! C’est du slapstick, du burlesque, ça marche!

Ce ne serait pas surprenant que ça revienne!

Peut-être. C’est arrivé avec Ladies Night, la version avec Serge Postigo. On l’a jouée pendant quatre ans, et trois ans plus tard, on est revenus avec Guillaume Lemay-Thivierge, et on a fait 700 spectacles de cette version-là. 

Parallèlement à Symphorien, tu ne chômes pas. Travailles-tu toujours avec ton bon ami Michel Charette? 

Oui. Croisière en eaux troubles, au Théâtre des Hirondelles, est notre huitième collaboration pour une pièce de théâtre d’été. On travaille ensemble un peu partout, Michel et moi. Pour Marco Lachance, dont Michel est la vedette, j’ai travaillé au développement de la série, mais je n’ai pas écrit de textes. Pour son one man show, je collabore aux textes et je fais la mise en scène. C’est vraiment une chance exceptionnelle de travailler avec son meilleur ami.

Vous êtes amis depuis longtemps et vous avez deux tempéraments vraiment différents.

L’un influence l’autre, et je dirais même que parfois, l’un gère l’autre. Et c’est parfait! Ça fait 30 ans qu’on se connaît, on sait quand intervenir auprès de l’autre... et aussi quand lui sacrer patience! Dans le travail, c’est une composante essentielle: du fait qu’on est diamétralement opposés, on se complète. On a chacun nos forces.

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Et pour le spectacle de Michel, comment ça se passe?

On travaille, on fait des répétitions, on est stressés, et je peux dire que je suis en amour avec le show. C’est assez éclectique. Dans les spectacles d’humour, on aime quand on se fait raconter une histoire. Et Michel raconte vraiment une histoire de A à Z. Pour reprendre ses mots: il est sur l’autoroute, et il prend tellement de sorties que les propos s’entrechoquent. C’est gagnant, parce que si on n’arrive pas avec quelque chose de surprenant, la soirée tend à s’installer dans une bonhomie. Ce n’est pas mal, mais pour ce spectacle, on veut un peu plus que ça. 

Michel et toi, vous avez eu l’occasion de jouer ensemble dans Le bonheur. Quel beau personnage tu avais!

C’était un véritable cadeau. Je n’en reviens pas à quel point on a manqué de souligner les répliques, notamment celles de ce personnage qui refaisait l’histoire à sa façon. C’était un propos très critique de la part de François Avard et de Daniel Gagnon, les auteurs. Il y avait des répliques aussi grosses dans Le bonheur que dans Les Bougon. C’est allé très loin dans l’écriture, et pas seulement pour ce personnage-là.

Seras-tu occupé au cours des prochains mois?

Oui, il y a toujours du travail au théâtre, des projets de mise en scène qui se développent. On va aussi me voir dans Portrait-robot cet automne.

As-tu eu le temps de prendre des vacances cet été?

Cet été, je n’ai jamais plus que deux ou trois jours en ligne. Je prends mes vacances à Rawdon et je reviens.

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Et tes enfants?

Ils sont grands. Mon gars et ma fille sont rendus à 20 et à 22 ans. Ma fille, Marie Chénier, a tous ses projets sur les plateformes musicales. Je te suggère fortement d’écouter ça. Elle a fait ses études en chant jazz à l’université et au cégep, elle fait des projets bilingues. Je tripe parce qu’elle n’a pas qu’un talent pour la musique. Elle a aussi étudié en création littéraire, ce qui fait qu’elle écrit ses textes, compose ses mélodies et fait ses arrangements. Ça se développe très bien. Je suis un fan fini de ma fille! Elle a vraiment beaucoup de talent. Mon fils aussi; il est champion d’impro au collégial. Ils sont extrêmement créatifs. Mon fils= fait des courts métrages, il a de bonnes idées. C’est le fun parce qu’on les aime inconditionnellement, mais à leur âge, on réalise aussi qu’ils sont à la bonne place. Ils font ce qu’ils aiment et ils réussissent bien. Papa est fier!

Croisière en eaux troubles est présentée au Théâtre des Hirondelles jusqu’au 24 août. Infos: theatredeshirondelles.com. Symphorien est présentée à travers le Québec jusqu’au 22 septembre. Infos: symphorienlapiece.com. Le one man show de Michel Charette, 64 % authentique, le reste..., est en tournée. Infos: michel-charette.com. La saison 3 de Portrait-robot est disponible sur Club illico.

Une rupture dans l'harmonie

La rumeur circulait depuis un certain temps voulant que Catherine Lachance et François Chénier étaient séparés, et le comédien a accepté de faire le point. «Ça fait six mois qu’on est séparés, nous a-t-il confirmé, et ce n’est pas une mauvaise nouvelle en soi. Il n’y a rien de dramatique là-dedans. Ça s’est très bien fait, on laisse juste notre couple respirer après 30 ans de loyaux services. On se donne du temps chacun de notre bord parce que c’est salvateur pour notre couple. On se permet simplement un break», ajoute-t-il, précisant que la grande complicité qui s’est établie entre eux après tant d’années est toujours présente. Cela dit, j’ai demandé à François ce que faisait Catherine, qu’on a notamment vue, on s’en souviendra, durant de nombreuses années dans la comédie Histoires de filles. «Elle a sa propre entreprise, Hémisphère Formation, depuis au moins 10 ans. Elle est formatrice en entreprise et elle fait du coaching d’équipe.» On lui a demandé si elle s’ennuyait du jeu. «Elle joue une fois de temps en temps. Si tu demandes à n’importe quel acteur ou actrice qui a déjà joué s’il s’en ennuie, c’est sûr qu’une partie de lui dira oui. Mais demande-leur s’ils s’ennuient des aléas du métier, comme attendre un appel ou vivre avec l’insécurité, et la plupart te répondront que non. Elle a maintenant la stabilité, son approche est originale, et elle a développé une expertise. Alors sur le plan de l’accomplissement, c’est sûr qu’elle trouve ça super!»

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