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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

France: le déclin de la gauche s'accélère

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Photo portrait de Normand Lester

Normand Lester

2022-04-13T09:00:00Z
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La candidate socialiste à la présidence, la maire de Paris Anne Hidalgo a réussi une première. Avec 1,75 % des voix, elle obtient le pire résultat de l’histoire de son parti aux élections présidentielles. En 2017, le candidat du Parti socialiste Benoît Hamon avait déjà subi une humiliante défaite en n’obtenant que 6,36 % des suffrages.

On verra si les résultats des prochaines élections législatives seront similaires à ceux de la présidentielle. Le Parti socialiste joue sa survie. Une gauche de gouvernement crédible est-elle encore possible ? Certainement pas avec François Hollande qui, dit-on, rêve de faire un come-back, comme diraient les Français. Il a promis une « initiative » après le second tour des présidentielles.

Une impopularité abyssale

Je doute que le parti, plus que centenaire (ex-SFIO), se relève de son échec électoral catastrophique, vu les défis colossaux qu’il affronte. 

Il ne reprendra jamais la place, dorénavant dominante à gauche, de « La France Insoumise » et de son chef, Jean-Luc Mélenchon, arrivé bon troisième à quelques milliers de voix seulement derrière Marine Le Pen. 

  • Écoutez l'édito de Normand Lester à l'émission de Mario Dumont diffusée chaque jour en direct 15 h 30 via QUB radio :

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Le PS est divisé entre une aile pragmatique et une aile gauchiste. Ça cause des problèmes de crédibilité à ses chefs. François Hollande est responsable de cette situation. L’ancien président faisait campagne à gauche et adoptait des mesures économiques de centre droit une fois élu.

Anne Hidalgo n’ayant pas obtenu 5 % des voix ou plus, sa campagne électorale ne recevra aucun financement public. La faillite menace-t-elle de nouveau son parti ? En 2017, le PS avait été obligé de vendre son siège emblématique de la rue de Solférino du VIIe arrondissement de Paris pour assainir ses finances après sa débâcle électorale.

Actuellement d’une impopularité abyssale, le Parti socialiste prend depuis dix ans une débarque épouvantable. En 2012, après la victoire de François Hollande à la présidentielle, il contrôlait toutes les institutions politiques du pays, dont la plupart des villes et des régions. 

Son désastre électoral actuel diminuera la capacité du parti à imposer ses candidats dans des circonscriptions de gauche sûres aux législatives de juin prochain.

Les classes populaires virent à droite

La gauche traditionnelle française, essentiellement le Parti socialiste et le Parti communiste, représentait depuis toujours les classes laborieuses. 

Maintenant, le PS est avant tout un parti de fonctionnaires, d’enseignants et d’employés de bureau, déserté depuis longtemps par les travailleurs manuels, qu’il partageait avec le Parti communiste avant que ceux-ci soient séduits par le Rassemblement national de Marine Le Pen.

Les travailleurs industriels sont maintenant remplacés par des robots. C’est une partie significative de l’électorat de gauche qui est disparue. Les coupes draconiennes encore à venir dans la fonction publique vont amplifier le phénomène.

L’attirance des groupes sociaux sous-éduqués et prolétarisés pour le Parti socialiste et le Parti communiste connaît une pente déclinante. D’après l’institut de sondage d’opinion IFOP, seuls 36 % des habitants des quartiers populaires envisageaient de voter pour un candidat de gauche à l’élection présidentielle, alors qu’ils avaient voté pour la gauche à 54 % en 2012.

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