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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Francine Brunet décrit le parcours d'une violoncelliste qui se demande si son instrument lui porte malheur

Nouveau roman de Francine Brunet

Native de Trois-Rivières, Francine Brunet a fait carrière dans la danse et a été professeur de ballet jazz avant de se tourner vers l'écriture.
Native de Trois-Rivières, Francine Brunet a fait carrière dans la danse et a été professeur de ballet jazz avant de se tourner vers l'écriture. © Josée Lecompte / Éditions Libre Expression
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Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2024-04-06T07:30:00Z
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Écrivaine au style unique, très près de l’art et de la nature, Francine Brunet propose ce printemps une histoire originale et très intrigante, qu’on ne peut mettre de côté. L’étrange destin d’Ada Perch, un roman original en diable, se déroule dans le coin de La Tuque, en Mauricie. On y découvre les mésaventures et les malchances d’une violoncelliste célèbre qui pense être frappée par la guigne, à tel point qu’on la surnomme la scoumoune. 

Francine Brunet a publié son nouveau roman aux Éditions Libre Expression.
Francine Brunet a publié son nouveau roman aux Éditions Libre Expression. © Éditions Libre Expression

Ada Perch, une violoncelliste talentueuse, est brillante, connue et appréciée. Mais elle est à la dérive et se donne quelques mois pour réfléchir à son destin, qui semble être une suite d’événements malchanceux. La vocation d’artiste n’est pas de tout repos.

Ada, 42 ans, achète un chalet dans le coin de La Tuque, au bord d’un lac en forme de T, encaissé dans les collines couvertes d’épinettes.

Tout en planchant sur l’écriture d’un polar, Ada se promène en kayak, nage dans son lac, lutte contre les brûlots. Elle fait connaissance avec ses étranges voisins, tous aussi colorés les uns que les autres.

Une carrière dans la danse

Francine Brunet n’a pas fait carrière en musique... mais plutôt en danse. «On fait tous de la musique chez nous», dit-elle en faisant référence à sa sœur, Manon, qui est chanteuse, et à ses frères, qui sont musiciens. «J’avais des amis qui faisaient de la musique classique et je me suis tenue avec une gang du Conservatoire de Trois-Rivières, qui était sur la rue Niverville dans le temps.»

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L’écrivaine souhaite, dans ce roman, s’impliquer plus intimement dans l’écriture. «Il y a deux narrations. L’une raconte ce qui arrive, l’autre raconte Ada, personnellement. Je suis allée chercher des affaires que j’ai déjà vécues en danse, mais je les ai transposées en musique.»

«Ada a toujours voulu écrire – comme moi – et a rapidement été étiquetée comme musicienne. C’est comme si elle ne pouvait se sortir de cette image. Comme si elle ne pouvait pas explorer autre chose. Et moi, en danse, c’est comme ça que je me sentais.»

Francine Brunet a fait du ballet à partir de l’âge de 7 ans et en a fait toute sa vie. «Très jeune, j’étais “la danseuse de ballet”. J’aimais ça... mais j’aurais aimé exploiter un autre champ artistique. Ce que je faisais en même temps, c’était d’écrire. Mais je ne me permettais pas de me pencher sur ça, tant que je faisais de la danse. Le jour où il a fallu que j’arrête, je me suis sentie libre d’écrire. C’est niaiseux... mais c’est de même!»

La belle nature

L’écrivaine fait honneur à la belle nature de la Haute-Mauricie dans son roman, aux lacs poissonneux, agréables à explorer en canot ou en kayak. «Quand on est proche de la nature, ça donne une vision de loin, parce qu’on voit loin. Et en même temps... t’es toute seule! C’est beaucoup plus grand que toi. Ça fait voyager beaucoup le dedans. C’est bien spécial, ce que ça peut faire. Ça invite à l’introspection.»

Sa vie dans la forêt lui apporte quantité de bienfaits... et quelques contraintes. «On est à la merci de la nature. Quand il vente, on manque d’électricité parce qu’un arbre tombe sur les fils et ça fait sauter le disjoncteur. La forêt autour est très vieille. Je me sens privilégiée de rester ici, proche de la nature, avec autant de beauté.»

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Des personnages forts

Francine Brunet s’accorde une formidable liberté dans son écriture, où elle joue avec divers niveaux de langue. «Tous les personnages ont quelque chose de moi. Et si c’est pas de moi, visible, c’est de moi, qui est un peu inconscient. Ada Perch aime faire de la musique, mais elle a envie d’écrire. Elle commence à se demander si son violoncelle ne lui porte pas malchance...»

L’étrange destin d’Ada Perch

Francine Brunet

Éditions Libre Expression

216 pages

  • Francine Brunet est native de Trois-Rivières.
  • Elle est danseuse et professeure de ballet jazz.
  • Elle vit depuis une quinzaine d’années à La Tuque, au bord du lac Cuisy, «dans la forêt profonde».
  • Elle a publié Le Nain et Le Géant aux Éditions Stanké.
  • Le Nain, son premier roman, a été finaliste au Grand Prix littéraire Archambault.
  • Elle sera en dédicace pendant le Salon international du livre de Québec.

«Hier, le vieux monsieur du premier chalet lui a fait signe d’arrêter sa voiture. Il ne s’est pas présenté mais devait être le Gus de Gus et Irma. Il lui a demandé si elle était une pêcheuse. Petite, elle allait à la pêche avec son père. Lèvres plissées sur une cigarette, Gus s’est appuyé sur la portière de l’automobile. Lourdement. Ada l’a écouté les yeux fixés sur la cendre tombée dans son col :
— Euh... le lac en T icitte est juste en bas du lac de tête, euh... pis d’un autre lac, euh... le lac Fam-ta-yeule.»
- Francine Brunet, L’étrange destin d’Ada Perch, Éditions Libre Expression

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