Fournitures scolaires: une affaire de «fierté» et de «motivation»
Audrey Robitaille | Agence QMI
Avec l'inflation, de plus en plus de familles sont obligées de faire des choix déchirants, comme prioriser l'achat de vêtements d'hiver plutôt que de fournitures scolaires, déplore la Mission Bon Accueil.
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«Beaucoup se questionnent à savoir s'ils doivent acheter des bottes à leurs enfants ou des effets scolaires, par exemple, et s'ils vont quand même être capables de payer le loyer. Ce sont des questions qu'une famille ne devrait jamais être obligée de se poser», s’est insurgé le président de l’organisme, Samuel Watts, en marge d’une activité de don d’effets scolaires mardi.
Le supplément pour l’achat de fournitures scolaires versé par Québec, établi à 108 $ par enfant cette année, est loin d'être suffisant, estime M. Watts.
La responsabilité de remplir les sacs d'école retombe donc entre les mains des organismes communautaires.
«Si on doit [gérer la remise de fournitures scolaires], on va le faire. Mais je sais qu'à Montréal, en 2022, on est capable de faire plus. On a l'argent pour faire ce qu'il faut, mais il y a un manque de coordination entre les différents paliers des gouvernements fédéral, provincial et municipal», a déploré le président de l'organisme.
Le PLQ se prononce
Mardi avant-midi, le Parti libéral du Québec (PLQ) a promis, s’il est élu, de doubler l’aide financière pour l'achat de fournitures scolaires à 215 $ par enfant.
«Les fournitures scolaires n'échappent pas à l'inflation grandissante. Pendant que François Legault ne fait rien pour aider les familles, le gouvernement libéral va donner 215 $ par enfant pour l'achat de fournitures scolaires», a lancé la cheffe du PLQ, Dominique Anglade.

«Pour un élève, faire sa rentrée scolaire avec son propre matériel scolaire est une fierté et une source de motivation. La hausse du coût de la vie que l'on vit actuellement ne doit pas priver les enfants de ce plaisir», a pour sa part mentionné la candidate dans Saint-Laurent, Marwah Rizqy.
Cette augmentation d'une centaine de dollars par enfant est bien accueillie par les familles et les bénévoles du milieu communautaire, qui attendent cependant que les choses se concrétisent.
«Nous apprécions le soutien aux familles, particulièrement les familles à faible revenu où le besoin est très préoccupant», a réagi la porte-parole de la Mission Bon Accueil, Leisa Lee.
Des centaines de familles ont récupéré des sacs à dos remplis d'effets scolaires, mardi, dans l'arrondissement de Saint-Henri, à Montréal.
Pendant que des parents récupéraient des effets scolaires pour leurs enfants, ceux-ci s’amusaient avec des jeux et du popcorn fournit par l’organisme, créant une atmosphère de fête aux accents de rentrée scolaire à l'extérieur des locaux de Mission Bon Accueil.
Pour une 21e année consécutive, l'événement «Rentrée la tête haute» fournit des sacs à dos aux familles défavorisées de Montréal. Cet automne, ce seront plus de 1600 enfants qui commenceront l'école la tête haute avec de nouveaux effets scolaires grâce à l'organisme.
Kathia Cabello est arrivée du Mexique avec ses deux enfants en mai. Même si la rentrée est scolaire est une première pour sa famille, elle admet avoir été surprise du coût des fournitures scolaires.
«Je n'ai rien pour comparer, mais je me rappelle avoir pensé que c'était vraiment cher», a-t-elle mentionné en riant.
La mère de famille a pu repartir avec deux sacs à dos, un pour sa fille au préscolaire et un autre pour son fils, en maternelle.
«On est vraiment reconnaissant parce que ça nous aide énormément», a-t-elle confié.
Une autre maman a exprimé sa reconnaissance envers l'organisme.
«C'est vraiment parfait comme événement. C'est amusant et ça nous aide», a mentionné Khaoula Marouan, venue chercher un sac à dos pour sa fille aînée qui commence la première année en classe d'accueil.