Formule 1: Alonso et Aston Martin volent la vedette au Grand Prix de Bahreïn
Louis Butcher
Si l’écurie Red Bull a repris où elle a laissé l’an dernier quand ses deux pilotes, Max Verstappen et Sergio Pérez, ont orchestré un doublé dimanche au Grand Prix de Bahreïn, on retiendra aussi la performance remarquable de Fernando Alonso qui les accompagnés sur le podium.
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À sa première participation en Formule 1 à bord d’une Aston Martin, le vétéran espagnol, à 41 ans le pilote le plus âgé du plateau, s’est montré combatif du début à la fin de cette première de 23 escales en 2023.
Lance Stroll, coéquipier d’Alonso, a lui aussi été impressionnant en ralliant l’arrivée au sixième rang malgré des poignets et un pied droit amochés, conséquences d'un accident de vélo survenu deux semaines plus tôt.
«Adorable à piloter»
Après avoir pris la mesure de son compatriote Carlos Sainz (Ferrari) avec 11 tours à parcourir, Alonso a su confirmer sa troisième place sans être véritablement inquiété.
D’accord, si Charles Leclerc (alors 3e) n’avait pas été victime d’une panne de moteur, au 41e des 57 tours de la course, Alonso n’aurait probablement pas accédé au podium pour la 99e fois de sa brillante carrière.
À sa 20e saison dans la catégorie reine du sport automobile, Alonso file le parfait bonheur. La preuve, il a livré un message clair à son ingénieur quand, au 53e tour, il a déclaré sur les ondes radio que «cette voiture était adorable à piloter».
Malgré des fractures
Un peu plus tard, en baisser de rideau, il a fait l’éloge d’Aston Martin.
«Cette équipe a fait un travail remarquable pendant l’intersaison après une année 2022 très difficile. Nous avons été la deuxième meilleure voiture en ce début d’année. On s’est bien amusés et je tiens aussi à féliciter Lance pour son résultat au-delà des attentes.»
Stroll, lui, a versé quelques larmes quand il a complété son parcours.
Après avoir révélé, la veille sur les ondes du réseau britannique Sky Sports, qu’il avait non seulement subi des fractures aux deux poignets, mais aussi une autre à un orteil, le Québécois s’est battu courageusement avec George Russell, qu’il a devancé par une seconde, pour conserver une sixième place chèrement acquise et récolter ses huit premiers points de la saison.
«J’ai songé à abandonner à 20 tours de la fin, tellement j’ai souffert, a-t-il avoué, mais j’ai poursuivi ma course en sachant que des points précieux au championnat étaient à ma portée.»
Somme toute, Stroll a fait taire ses dénigreurs qui lui prédisaient une entrée en scène compliquée en raison d’une blessure survenue à un bien mauvais moment. Et ce, même si, au premier tour, une manœuvre audacieuse de sa part a failli tout gâcher quand il a touché à Alonso. Heureusement sans gravité.
Meilleur... deuxième?
Cette performance d’Aston Martin ne fait que confirmer l’excellente tenue de ses monoplaces aux essais hivernaux.
Un Grand Prix ne fait pas une saison, on en convient, mais force est d’admettre que cette équipe, dirigée par le milliardaire montréalais Lawrence Stroll, a fait des progrès immenses depuis l’an dernier.
Et si elle était la meilleure deuxième du plateau? Ferrari et Mercedes ont maintenant toutes les raisons de s’inquiéter.
Des étoiles pour Gasly et Albon
Alonso n’a pas volé son titre de «pilote du jour», mais deux autres pilotes méritent à notre avis les deuxième et troisième étoiles du Grand Prix de Bahreïn. La deuxième est décernée au Français Pierre Gasly qui, à sa première course au sein de l’écurie Alpine, termine au 9e rang, après s’être élancé de la 20e place sur la grille de départ.
Le Thaïlandais Alex Albon (10e) obtient la troisième, après avoir inscrit le dernier point disponible au volant de la Williams encore considérée cette année comme la pire monoplace du plateau.
Mention honorable pour son coéquipier, l’Américain Logan Sargeant, qui se classe 12e à son tout premier départ en Formule 1.
