Accusés d'avoir kidnappé le fils d'un magistrat, ils sont forcés de se trouver une job par une juge
Elle a libéré, sous de strictes conditions, les deux jeunes

Valérie Gonthier
Deux jeunes accusés d’avoir kidnappé et battu le fils d’un juge pour ensuite tenter d’obtenir une rançon ont pu recouvrer leur liberté, mais devront devenir des actifs pour la société, notamment en se trouvant rapidement un emploi légitime, les a prévenus une juge.
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Breiner Mosquera et Alehandro Nicolas-Boucher étaient détenus depuis leur arrestation le 2 novembre. Ils sont accusés d’enlèvement en vue d’obtenir une rançon, d’extorsion, d’agression armée et de voies de fait causant des lésions.
La victime alléguée est le fils d’un juge qui siège dans la grande région de Montréal. Son enlèvement n’est pas en lien avec les fonctions de magistrat de son père.
Une ordonnance de non-publication nous empêche de révéler les faits de la cause.
L’identité de la victime est également protégée.
Les accusés âgés de 22 et 19 ans ont pu obtenir leur libération vendredi dans l’attente de leur procès. Mais la juge Mélanie Hébert leur a imposé de strictes conditions, dont certaines rarement exigées.
Un boulot légitime
En effet, s’ils veulent rester loin de la prison, ils devront notamment se trouver un boulot légitime. Et ce n’est pas tout de se dénicher un gagne-pain, a-t-elle précisé : ils devront aussi le conserver.
Et pour s’assurer du sérieux de leur implication, la magistrate leur a demandé de fournir une preuve de l’emploi qui les occupe, et ce, à chacun de leur passage au palais de justice.
« Je m’attends à ce qu’on prouve que vous avez un emploi à votre prochaine date de cour. Et je ne m’attends pas à ce que ce soit du cinq heures par semaine », a-t-elle averti, à l’attention des accusés.
Ils doivent revenir en cour le 25 janvier prochain.
Si l’un d’eux devait perdre son emploi ou carrément ne pas en trouver un, il devra fournir au tribunal les preuves exhaustives de ses démarches pour se faire engager.
Pas d’excuse
« Je ne peux pas m’imaginer un scénario où on ne soit pas en mesure de se trouver un emploi avec les circonstances économiques actuelles, a-t-elle dit. Vous devez être en mode actif pour la prochaine date, je vous avertis. »
Un couvre-feu de 21 h à 7 h leur a aussi été imposé. Ainsi, si l’emploi trouvé est sur un quart de soir ou de nuit, les accusés devront même avertir la sergente-détective responsable du dossier de leur horaire de travail.
Ils pourraient aussi occuper leur temps en retournant à l’école. Ils devront également le prouver à la cour.
Avant de sortir de prison, Breiner Mosquera devait verser lui-même 3000 $ de caution, son coaccusé, lui, 2000 $.
Un effet « coercitif », a dit la juge, puisqu’il s’agit de leur argent.
Chacune des mères des deux accusés a dû faire un dépôt de 1000 $.
Dernière chance
Et s’ils devaient ne pas respecter l’une ou l’autre des conditions imposées, « il n’y aura pas d’autres chances », a averti la juge, précisant qu’ils devraient alors retourner en prison.
Les accusés n’ont pas d’antécédent judiciaire au Québec. Mais quelques jours avant l’enlèvement, Alehandro Nicolas-Boucher a été arrêté par des agents de la police de Durham, en Ontario. Il était alors au volant d’un Dodge Ram volé.
Il fait face à des accusations de vol de véhicule à moteur, possession d’outils de cambriolage et possession de biens criminellement obtenus, avait fait savoir la police ontarienne le mois dernier.
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