Football à l’Académie Saint-Louis: les voisins tranchent, ils ne veulent pas de bruit
À l'issue d'un référendum, la majorité des riverains ont décidé qu'ils ne voulaient pas permettre le bruit lors des quelques matchs par année
Nicolas St-Pierre et Michael Nguyen
Les jeunes footballeurs de l’Académie Saint-Louis (ASL) ont retenu leur souffle jusqu’au bout, mais ils devront finalement renoncer à mettre de l’ambiance lors de leurs matchs, à l’issue d’un référendum.
«Je continue de croire que le changement réglementaire qui était proposé est raisonnable. On ne parle pas d’opérer un bar jusqu’aux petites heures de la nuit chaque semaine, mais de permettre à des jeunes de pratiquer un sport rassembleur, une douzaine de fois par année, en plein jour», a commenté le maire de Québec, Bruno Marchand.
À l’issue d’un référendum où 101 personnes ont voté, la décision a été sans équivoque: 76 d’entre elles ont exigé que les jeunes jouent en silence, en votant «non» à une proposition de changer une réglementation qui aurait permis l’utilisation de systèmes d’amplification et d’objets bruyants sur le terrain de sport.
Les propriétaires des condos situés à proximité s’opposent au changement disant vouloir «préserver la quiétude de leur milieu de vie». À la fin août, ces derniers se sont d’ailleurs désistés in extremis d’une entente qui aurait évité que les jeunes footballeurs doivent jouer en silence.
Dans une année, cela concerne principalement 15 matchs de football à domicile, répartis sur une dizaine de jours.
«Sans bruit, on se sent comme si on faisait une pratique», avait récemment expliqué Xavier Michaud, un membre de l’équipe juvénile, au Journal.
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Continuer à jouer
Quelques minutes après l’annonce des résultats, M. Marchand a fait une sortie sur Facebook, rappelant que «les enfants vont continuer à jouer.
«Il m’apparaît évident qu’on ne peut pas donner à quelques citoyens le pouvoir d’aller contre la volonté du conseil municipal — et d’une large proportion de la population», a-t-il écrit.
Il proposera une motion spéciale le 16 septembre prochain «pour donner la légitimité à l’Académie de poursuivre la saison de football jusqu’à la fin de la saison».
«Les enfants vont continuer à jouer», a-t-il conclu.
Afin d’adoucir les tensions, l’ASL avait invité les riverains à assister gratuitement aux matchs ayant lieu cette fin de semaine, offrant gratuitement des hot-dog.
Le 3 juin dernier, des représentants de l’école et des élèves avaient également tenu une journée de porte-à-porte pour tenter de discuter avec les voisins concernés et faire valoir leurs arguments.
Ces derniers ont toutefois été accueillis par des résidents qui ont empêché le porte-à-porte, menaçant même d’appeler la police.
Une question d’équité
Selon plusieurs jeunes et parents impliqués, la particularité qui s’applique au terrain soulève un enjeu important d’équité par rapport aux autres écoles, tant dans la région de la Capitale-Nationale qu’à l’échelle du Québec.
«Nous souhaitons que nos élèves athlètes et leurs familles puissent bénéficier des mêmes conditions qu’ailleurs», a soutenu la directrice générale de l’établissement, Ann Webber, en juin dernier.