Fonds vert: le gouvernement doit cesser «d’engraisser les grandes entreprises», clame le PQ

Le Parti Québécois accuse le gouvernement Legault «d’engraisser les grandes entreprises» par le Fonds vert en utilisant l’argent payé à la pompe par les Québécois. 

«Donner des subventions» et «engraisser des entreprises», «c’est pas en soi une mission de l’État», a soutenu le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, mardi.

PSPP réagissait au reportage du Journal qui révélait que des entreprises millionnaires profitent du Fonds vert, cette enveloppe financée en grande partie par la «taxe carbone» sur l’essence imposée aux consommateurs québécois à la pompe.

«Quand c’est des cadeaux à la grande entreprise qui ne rapportent rien pendant qu’on étrangle le consommateur à la pompe, au logement, à l’épicerie, ça ne tient pas. C’est un bris du contrat social», a-t-il martelé.

Fini le «bar ouvert»

Sous un gouvernement du PQ, «le bar ouvert de la CAQ aux grandes entreprises va être fermé», promet le chef, qui a l’intention de «réorienter [leurs] priorités».

M. St-Pierre Plamondon déplore que le premier ministre François Legault se «vante» que son gouvernement a investi comme jamais en subventions à la grande entreprise.

«Mais ça a donné lieu au plus grand gaspillage de fonds publics qu’on a vu depuis des lunes», a-t-il opposé.

Il a nommé entre autres le cas de Northvolt, qui a été financé par le gouvernement et qui bat de l’aile, entraînant une perte d’au moins 270 millions $ pour le Québec.

Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a répliqué en pointant l’entreprise de presse à l’origine du reportage. «Dans les entreprises “millionnaires” ayant bénéficié du marché du carbone, j’aimerais féliciter Québecor et l’inviter à poursuivre dans sa décarbonation. Elle a reçu dans les dernières années plus de 300 000$ pour améliorer l’efficacité énergétique de ses bâtiments et 3000$ pour l’installation d’une borne de recharge», a-t-il écrit sur X.

Réduire la taxe

PSPP maintient son engagement d’harmoniser le coût à la pompe avec les autres provinces, soit en réduisant la taxe sur l’essence ou en offrant des compensations aux consommateurs québécois.

Il n’a cependant pas précisé comment il allait combler le manque à gagner qui en résulterait, estimé jusqu’à 1,5 milliard $.

Selon le péquiste, c’est pour le moment au gouvernement de choisir une option pour diminuer le fardeau qui repose sur les épaules des consommateurs, a-t-il martelé, l’accusant de «faire l’autruche». Il promet pour sa part de présenter un cadre financier avant les prochaines élections qui détaillera les mesures fiscales qu’il compte implanter.

Du côté de l’opposition officielle libérale, à l’instar de la CAQ, il n’est pas question de réduire la taxe sur l’essence. «On n’est pas là», a réagi le chef intérimaire, Marc Tanguay. «On est dans le trou, on va-tu creuser encore plus profond?» a ajouté Frédéric Beauchemin, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’économie et d’innovation.