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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Fonderie Horne: au ministère de l’Environnement d’établir le seuil des émissions

PHOTO Laurent Corbeil/ Agence QMI
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Félix Lacerte-Gauthier

2022-07-07T16:57:45Z
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Le ministère de l’Environnement devra établir le seuil d’émission d’arsenic à Rouyn-Noranda, a dit le Dr Luc Boileau, directeur national de santé publique dans le dossier de la fonderie Horne jeudi après avoir soutenu la veille que c'était à la population locale de se prononcer sur un niveau acceptable.

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«La décision sera à prendre par le ministère de l’Environnement d’établir le seuil d’émission d’arsenic, lorsqu’il disposera des certificats d’attestation de l’entreprise», a-t-il précisé jeudi, au cours d’une mêlée de presse.

Par ailleurs, le Dr Boileau a justifié sa visite de mercredi que plusieurs qualifient «d'exercice de relations publiques».

«Mon objectif, en allant dans la région, était de rendre le plus clairs possible les risques qui sont associés à ces contaminants», a-t-il expliqué.

Depuis plusieurs jours, la situation à Rouyn-Noranda est sous le feu des projecteurs parce que sa population est plus à risque d’y développer un cancer du poumon, selon une étude.

La Fonderie Horne est particulièrement pointée du doigt, bien que le lien de causalité entre les émissions d’arsenic qu’elle émet dans l’air et la prépondérance des cancers n’a pas encore pu être prouvé. La Santé publique prévoit s’y pencher.

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Selon l’Institut national de la santé publique, avec le statu quo, il pourrait y avoir de 13 à 554 cas supplémentaires de cancer du poumon par million d’habitants dans la ville. À l’échelle de sa population, ça se traduirait par 1 à 14 cas de plus.

«Ça reste des nombres petits, mais il n’en demeure pas moins que ce sont des risques qui sont en excès par rapport à ce à quoi on s’attendrait», a pondéré jeudi le Dr Boileau.

Actuellement, la Fonderie Horne peut émettre jusqu’à 100 nanogrammes d’arsenic par mètre cube, alors que la norme actuelle au Québec est plutôt de 3 ng/m3.

«En toute raisonnabilité, de penser qu’une entreprise peut changer tous ses processus en l’espace de quelques jours, c’est invraisemblable. Il faut se donner un regard qui est réaliste pour descendre ça le plus rapidement possible», a prévenu le Dr Boileau.

Il a indiqué que des discussions sont présentement en cours avec l’entreprise afin qu’elle prenne des mesures pour baisser les émissions d’arsenic qu’elle émet dans l’air. «L’objectif pour nous est de diminuer au maximum, et de voir si cette diminution-là à des effets sur la santé et si ces effets persisteront», a-t-il ajouté, en précisant qu’il faut tendre vers le 0 ou le 3 ng/m3.

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